David Cameron contredit par le patronat britannique sur l'UE

Par Romain Renier  |   |  424  mots
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Cette semaine, le patronat britannique a défendu l'appartenance du Royaume-Uni à l'Union européenne, alors que son Premier ministre, David Cameron, multiplie les prises de position eurosceptiques pour draguer l'opinion. Comme sur le budget européen par exemple.

David Cameron est un habitué des frasques en Europe. Depuis son arrivée au pouvoir au Royaume-Uni, il multiplie les sorties eurosceptiques et les défis vis à vis de ses partenaires. Dernier point d'accrochage en date, sa prise de position très ferme sur le maintien du rabais britannique et sur un gel du budget européen. Et, bien plus gênant, David Cameron, sous la pression d'une opinion publique de plus en plus hostile à l'Union européenne, s'est mis bille en tête d'organiser un référendum sur l'avenir des relations entre le Royaume-Uni et l'Union européenne. 

Un allié opportun pour le continent 

Jusqu'ici démuni face à celui qui avait dit non à l'union fiscale fin 2011, le continent s'est trouvé un nouvel allié qui pourrait bien peser. Car cette fois-ci, ce n'est ni la France ni l'Allemagne qui tente de lutter contre le "splendide isolement" de l'île, mais les chefs d'entreprises britanniques. Car le patronat, resté très discret jusqu'à présent outre-Manche a décidé de sortir du bois. En témoigne le discours tenu cette semaine par Roger Carr, le président de la Confederation of British Industry (CBI) : "si nous voulons éviter un vote de sortie lors d'un référendum, il est essentiel que la voix des entreprises britanniques se fassent entendre haut et clair sur les vertus de notre engagement, non pas de façon réticente mais comme pivot de nos ambitions commerciales mondiales".

L'économie britannique a besoin de l'Union européenne

Et pour cause, l'économie britannique a besoin de l'Europe pour faire tourner son économie. Car l'Union européenne absorbe aujourd'hui plus de la moitié de ses exportations. Quant à la récente embellie de l'économie britannique, alors que l'ensemble de l'Europe ralentit, était surtout la conséquence des Jeux Olympiques organisés à Londres cet été. Quant à la City, il fait peu de doute qu'elle aurait du mal à demeurer la capitale financière de l'Europe sans en faire partie.

David Cameron, qui dit prendre ses décisions pour le bien de l'économie britannique tout en se servant du budget européen comme prétexte pour draguer une opinion eurosceptique, se retrouve là face à ses contradictions. Reste à savoir quelle influence cette prise de position aura sur l'opinion, et donc sur la stratégie européenne du Premier ministre britannique.

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