Un plan B pour Chypre ce jeudi ?

Par latribune.fr  |   |  553  mots
La parlement chypriote. Copyright Reuters
Le président chypriote, Nicos Anastasiades a réclamé qu'une décision soit prise ce jeudi au plus tard par le parlement sur une version amendée du plan de sauvetage.

Quelle alternative pour Chypre ? La réponse sera peut-être au parlement ce jeudi. Le président chypriote, Nicos Anastasiades, a réclamé mercredi qu?une décision soit prise ?jeudi au plus tard? par les élus chypriotes sur une version amendée du plan de sauvetage européen.

Taxe sur les dépôts supérieurs à 100.000 euros ?

Selon la chaîne publique de la télévision chypriote, ce Plan B, débattu par le gouvernement et qui devrait être présenté aux partis politiques jeudi matin, pourrait comprendre un prélèvement sur les dépôts bancaires supérieurs à 100.000 euros. La première version du plan prévoyait une ponction sur tous les comptes. Les autorités chypriotes envisagent une loi restreignant les sorties en liquide du pays une fois les banques rouvertes, et scindant les établissements en deux catégories, bonnes et mauvaises banques, annonce de son côté la radio publique. Nicos Anastasiades a convoqué une réunion des chefs de file parlementaires à 8h30, heure française.

En raison des discussions en cours, les banques chypriotes, fermées depuis cinq jours, le resteront cinq jours encore. S'il est encore possible de retirer de l'argent aux guichets, tous les virements sont bloqués.

Fonds européens versus allié russe

Les bailleurs de fonds européens - qui exigent que Chypre mette sur la table au moins 7 milliards d'euros, dont 5,8 milliards en taxant les dépôts bancaires, en échange d'un prêt de 10 milliards d'euros - se sont dits prêts à examiner un plan de sauvetage remodelé, après le rejet mardi du plan conclu samedi à Bruxelles.

Dans le même temps, le ministre chypriote des Finances, Michalis Sarris, était en Russie pour essayer d'obtenir une extension du crédit de 2,5 milliards d'euros accordé à Nicosie en 2011 et qui arrive à terme en 2016. Mais aucun accord ne s?est dégagé selon une source gouvernementale russe. Les négociations devraient se poursuivre jeudi, alors que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, est en visite à Moscou.. La mesure inédite de taxe sur les dépôts, qui met fortement à contribution les fortunes russes placées à Chypre, a provoqué la colère de Moscou.

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Une aide de l'Eglise ?

Selon un porte-parole du gouvernement chypriote, une éventuelle nationalisation des fonds de pensions d'institutions publiques et semi-publiques pourrait rapporter 3 milliards d'euros. Une autre solution pourrait être la fusion des deux principales banques pour réduire le montant de la recapitalisation nécessaire.

Autre piste: une aide de la puissante Eglise orthodoxe de Chypre. Son chef, l'archevêque Chrysostomos II, a déclaré que l'Eglise était prête à mettre son énorme patrimoine foncier et ses avoirs à la disposition de l'Etat, sous forme de garantie.

Nicosie pourrait aussi jouer la carte énergétique grâce aux réserves de gaz récemment découvertes au large de ses côtes, qui laissent présager des revenus massifs d'ici une décennie. Selon le quotidien russe Vedomosti, la banque russe Gazprombank, détenue à 41% par le géant public gazier Gazprom, a proposé à Chypre une aide financière en échange de licences d'exploitation du gaz naturel.

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