Quand l'adversaire d'Angela Merkel fait un doigt d'honneur...

Par Romaric Godin  |   |  335  mots
En une du magazine hebdomadaire de la Süddeutsche Zeitung, le candidat du SPD, Peer Steinbrück, fait un bras d'honneur accompagné d'un majeur qui ne laisse aucun doute sur la symbolique du geste.
Peer Steinbrück a été "'pris sur le vif" lors d'une interview. Publiée, la photo fait scandale...

Compte tenu des sondages, la dernière chance de Peer Steinbrück, le candidat social-démocrate à la chancellerie, c'est de faire parler de lui, d'occuper le terrain médiatique, afin d'éclipser Angela Merkel. L'ancien ministre des Finances l'a bien compris et il a donc décidé de passer à la vitesse supérieure. En Une du magazine hebdomadaire de la Süddeutsche Zeitung, le candidat fait un bras d'honneur accompagné d'un majeur qui ne laisse aucun doute sur la symbolique du geste.

Pris sur le vif

L'explication de ce geste se trouve dans l'interview qui accompagne l'image. C'est en fait la réponse « spontanée » du candidat à une question des journalistes : « Vous souciez-vous de ceux qui ont fustigé votre campagne ? »  Les photographes du journal l'auraient saisi sur le vif. Selon le journal munichois, le responsable des relations presse de Peer Steinbrück aurait ensuite cherché à empêcher la parution de l'image. Vainement. Puis le candidat lui-même aurait donné son accord à la parution.

Réactions outrées

Et c'est ainsi qu'un « geste spontané » est devenu une stratégie de communication. Peer Steinbrück a affirmé au Spiegel qu'il ne voyait « pas de problèmes » dans cette image. Depuis, il est vrai, tout le monde en Allemagne ne parle que de cela. Le geste du candidat a provoqué une polémique. La Frankfurter Allgemeine Zeitung ouvre un débat pour peser le « pour et le contre » et les adversaires de Peer Steinbrück s'offusque que celui qui veut diriger le pays puisse se montrer si vulgaire. « Ce geste interdit à Peer Steinbrück d'être candidat à la chancellerie », a proclamé le chef des Libéraux et ministre de l'économie Philipp Rösler.

Niveau de campagne

Reste à savoir si ce geste permettra d'accélérer la légère remontée des sociaux-démocrates dans les sondages. Il montre, en tout cas, que la campagne allemande, où, comme en 2009, le fond a été plutôt absente, en est désormais réduite à jouer dans les arrière-cours.