Débat télévisé : favorite, Merkel fait le service minimum face à Steinbrück

Le seul et unique débat entre Angela Merkel et son adversaire Peer Steinbrück en vue des élections du 22 septembre se sera finalement soldé par un match nul. Si la chancelière n'a pas dominé, la bonne prestation de son challenger ne suffit pas à l'ébranler.
Angela Merkel et son concurrent en vue de l'élection législative du 22 septembre prochain se sont quittés sur un quasi match nul lors de leur unique débat télévisé dimanche soir. Angela Merkel reste largement favorite.

Le 22 septembre prochain, on s'attend à ce qu'elle remporte les élections sans trop de difficulté. Et pourtant, Angela Merkel, candidate à sa propre réélection à la tête de l'Allemagne, n'aura pas écrasé son adversaire lors du seul et unique débat télévisé de cette campagne dimanche soir.

Un sondage de l'institut Forsa, le plus favorable pour la chancelière, indique qu'elle aurait remporté le débat pour 44% des sondés allemands, contre 43% d'entre eux pour son adversaire social-démocrate Peer Steinbrück. Match nul, donc. Et d'après une autre enquête, effectuée par Infratest dimap pour la télévision ARD, 49% attribuaient la victoire à Steinbrück, contre 44% à Angela Merkel.

Angela Merkel ne s'est pas mise en danger

"La chancelière et son rival ont, comme on pouvait s'y attendre, survécu au duel - et personne ne s'est couvert de ridicule", estimait sur internet le quotidien de centre-gauche Süddeutsche Zeitung. Mais de remarquer: "victoire et défaite sont souvent une question d'interprétation", sauf que pour Steinbrück, en retard dans les sondages, "tout ce qui n'est pas une victoire claire est une défaite". "La chancelière et le candidat - un duel entre gens égaux (...) Steinbrück s'est battu, Merkel est restée prudente", écrivait de son côté le quotidien conservateur Die Welt.

Angela Merkel défend la stabilité, Peer Steinbrück un nouvel élan social

Angela Merkel, qui à 59 ans espère un nouveau mandat de quatre ans après les élections du 22 septembre, a défendu son bilan, tandis que Peer Steinbrück, 66 ans, qui fut son ministre des Finances dans une "grande coalition" de 2005 à 2009, a promis des avancées sociales.

"Vous me connaissez (...) Nous avons eu quatre bonnes années en Allemagne", a-t-elle souligné, promettant de continuer à s'engager pour la prospérité de la première économie de la zone euro, "moteur de croissance et modèle de stabilité".

"Aujourd'hui nous avons besoin d'un élan, nous faisons du sur-place", lui a lancé Peer Steinbrück. Il a de nouveau plaidé en faveur de davantage de justice sociale, notamment un salaire minimum généralisé de 8,50 euros de l'heure dans un pays qui en est dépourvu.

Angela Merkel s'est offert par ailleurs le luxe de saluer les réformes du marché du travail mises en place par le chancelier social-démocrate Gerhard Schröder, baptisées Agenda 2010.  Alors que son challenger s'est engagé à y apporter certaines corrections.

>> Lire aussi : Ludwig Erhard, "la prospérité pour tous"

Passe d'arme sur la politique européenne

Il a également réaffirmé que s'il avait été chancelier les plans d'aide aux pays du Sud endettés auraient comporté des mesures de relance. Mais Angela Merkel l'a remercié avec malice d'avoir été un "bon Européen" en apportant les voies du Parti social-démocrate (SPD) aux plans de sa majorité conservatrice-libérale.

La candidate conservatrice a répété de son côté qu'il ne fallait "pas laisser retomber la pression sur les réformes", réaffirmant au passage que la Grèce avait été admise dans la zone euro sans remplir les critères, sous un gouvernement allemand qui était alors social-démocrate et vert.

Steinbrück reste à la traîne

En terme de popularité, près de 30 points séparent Peer Steinbrück de la chancelière dans les sondages. Depuis l'annonce de sa candidature à la chancellerie fin septembre 2012, il a même perdu du terrain par rapport à la personnalité politique préférée des Allemands.

Selon un sondage paru dans l'édition dominicale de Bild, le quotidien le plus lu du pays, les conservateurs sont crédités de 39% des intentions de vote aux législatives, soit plus que les sociaux-démocrates et leur traditionnel allié écologiste réunis (respectivement 23% et 11%). Les libéraux, petit partenaire de la coalition gouvernementale qui soutient Angela Merkel, recueillent quant à eux 6% des intentions de vote.

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Commentaires 10
à écrit le 03/09/2013 à 10:00
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Ce n'est pas un match nul car les deux candidats ont marques chacun des Points et argumentes, ils sont a egalite dans l'opinion publique..Nul c'est 0 a 0 ...et se n'etait pas du Fussball.

à écrit le 03/09/2013 à 8:32
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ah les débats en allemagne sont plus interressant on n'infantilise pas les électeurs en promettant la lune quoi que le SPD est très fort en ce moment dans ce domaine d'ou sa faible marge de manoeuvre , déjà des pdg allemands disent au secours si le S...

à écrit le 03/09/2013 à 1:10
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Match nul ? ce n´est pas du tout mon avis ! J ái suivi le débat. Pour moi Steinbrück a ete de loin le plus convainquant avec des arguments trés concrets. Sa compétence en matiere d´economie e de finances est inconstestable. Angela ne faisant pas...

à écrit le 02/09/2013 à 16:20
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C'est sur cela a du être un sacré débat de fond contre celui (qui fut son ministre des Finances),ça sert à quoi un vote maintenant,on prend les mêmes et on recommence.Y s'ont pas un Mélenchon là-bas ou son équivalent ,ils doivent s?ennuyer grave,heur...

à écrit le 02/09/2013 à 12:42
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-Comment se peut-il que les manants devinssent les Seigneurs ?

à écrit le 02/09/2013 à 12:16
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Un pays qui accorde la légion d'honneur à des chanteurs d'opérette , à des types qui courent derrière un ballon ou à des acteurs périmés et autres humoristes au lieu de récompenser des innovateurs et créateurs ne mérite qu'une seule chose : la déchéa...

à écrit le 02/09/2013 à 12:09
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Si cette homme est élu, avec son pote français, ils vont faire couler l'Europe entière. Angela n'a pas besoin de prouver, ce qu'elle a déjà fait pour maintenir son pays en haut de l'échelle est plus qu'une preuve. La vie est dure pour tout le monde, ...

à écrit le 02/09/2013 à 11:47
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La grosse différence entre l'Allemagne et la France , c'est que l'Allemagne appartient à l'Europe du Nord et que la France appartient à l'Europe du club-med. Les Allemands sont efficaces. Les Français sont...Espagnols.

à écrit le 02/09/2013 à 11:41
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La GROSSE différence entre l'opinion publique Française et Allemande , c'est que la seconde est éclairée par une élite économico-financière compétente , omniprésente sur TOUS les segments du marché européen et international. Elle est donc mâture et c...

à écrit le 02/09/2013 à 11:15
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La "GROSSE" différence entre l'opinion publique ALLEMANDE et FRANCAISE c'est que les allemands ne croient pas comme en Mai 2012 aux belles paroles et promesses de lendemains qui chantent. Donc MERKEL se fiche un peu des "paroles et promesses" et a so...

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