Une parade allemande pour empêcher la France de vendre ses navires à la Russie

Par latribune.fr  |   |  318  mots
Le groupe de construction navale français DCNS compte vendre deux porte-hélicoptères "Mistral" à Moscou. /Reuters
Deux élus du parti de la chancelière allemande Angela Merkel ont proposé cette semaine que l'Union européenne ou l'Otan rachète à la France deux porte-hélicoptères Mistral

"Mistral : ne pas les livrer à la Russie, aider la France, renforcer les capacités de l'UE/l'Otan, donc les racheter à la France." Ce tweet est celui du député CDU Roderich Kiesewetter, expert en politique étrangère du groupe parlementaire conservateur.

Mardi, un autre élu du camp d'Anglea Merkel, Karl Lamers, le vice-président de la Commission de défense du Bundestag, la chambre basse du Parlement allemand, avait appelé dans un communiqué "à examiner dans quelle mesure un achat des Mistral par l'Otan ou l'UE était possible". Il veut pousser la France à "renoncer complètement aux livraisons d'armes à la Russie" dans le contexte d'une "situation très tendue en Ukraine".

Fin mai des élus américains avaient déjà suggéré que l'Otan se porte acquéreur ou locataire des navires, d'une valeur de 1,2 milliard d'euros. Une source diplomatique avait alors indiqué à l'AFP qu'une telle éventualité n'était "pas très réaliste".

La vente des deux Mistral, toujours d'actualité

Les pays membres de l'UE se sont mis d'accord cette semaine sur des sanctions économiques à l'encontre de Moscou, notamment une interdiction de vendre à la Russie du matériel de défense. Contrairement à ce que souhaitait Berlin, cette interdiction ne vaut pas pour les contrats déjà en cours, et ne remet donc pas en cause la livraison par le groupe français de construction navale DCNS des deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie.

"Comme tout industriel normal, nous nous occupons déjà de satisfaire notre client et d'exécuter le contrat", a d'ailleurs assuré en début de semaine le patron de DCNS, Hervé Guillou.

La société est détenue majoritairement par l'Etat français. François Hollande avait annoncé le 21 juillet que la France allait honorer son contrat avec la Russie.