Berlin demande à la Grèce d'être "juste" envers ceux qui l'ont aidée

Par latribune.fr (avec AFP)  |   |  431  mots
L'Allemagne a été la première avocate de la politique "aide contre réformes et rigueur budgétaire" appliquée à la Grèce par les Européens depuis 2010.
Le ministre allemand de l'Economie Sigmar Gabriel a appelé les Grecs à se montrer solidaires envers les Européens. Berlin a toutefois refusé de commenter les premières annonces du nouveau gouvernement grec d'Alexis Tsipras.

"Il faut que soit respecté un principe de justice à l'égard de notre population, des gens en Allemagne et en Europe (..) qui se sont montrés solidaires" des Grecs avec les aides consenties depuis 2010.

C'est en ces termes que Sigmar Gabriel, le vice-chancelier social-démocrate du gouvernement d'Angela Merkel, a demandé aux Grecs de se montrer "solidaires" et "justes" envers ceux qui les ont aidés depuis ces dernières années, lors d'une conférence de presse à Berlin, mercredi 28 janvier. "Equité et solidarité doivent valoir dans les deux sens", a-t-il plaidé.

L'Allemagne a assuré respecter le choix démocratique des Grecs, qui ont porté au pouvoir le gouvernement de coalition anti-austérité d'Alexis Tsipras, dimanche 25 janvier. "Notre objectif doit être de maintenir la Grèce dans la zone euro", a déclaré Sigmar Gabriel. Quant à Angela Merkel, elle a souhaité au nouveau Premier ministre grec "force et succès" et souligné qu'il lui incombait "une grande responsabilité".

L'Allemagne pose ses conditions

Pendant qu'Alexis Tsipras ébauchait les grandes lignes de son programme anti-austérité, Steffen Seibert, le porte-parole de la chancelière allemande, a néanmoins refusé de commenter "les mesures de politique intérieure du gouvernement grec". Le motif invoqué ?

Berlin attend que "le gouvernement grec présente prochainement sa stratégie globale, économique et financière [...] et, sur la base des propositions que fera le gouvernement, nous discuterons au niveau européen".

Le gouvernement grec veut, en partie, renégocier sa dette et revenir sur une partie des réformes douloureuses mises en oeuvre par ses prédécesseurs. Conditions notamment posées par les Européens et le Fonds monétaire international (FMI) aux aides accordées ces dernières années. Pour beaucoup de Grecs, cette politique de rigueur a été en partie dictée par l'Allemagne. Si la Grèce ne veut pas poursuivre les réformes nécessaires, Sigmar Gabriel a argumenté :

"Ce qui ne va pas, c'est que ce soient ceux qui travaillent ailleurs qui paient, je ne peux pas expliquer cela aux Allemands et aux Allemandes, ce n'est pas possible".

L'aide consentie à la Grèce a fait couler beaucoup d'encre

En 2012, le ministre des Finances Wolfgang Schauble avait qualifié l'aide à la Grèce de "puits sans fonds". Pas moins de 200 milliards d'euros ont été prêtés par les pays de la zone euro à la Grèce, en plusieurs plans d'aide successifs. L'Allemagne étant la plus grosse économie de la zone euro, elle s'est donc retrouvée la plus engagée auprès des Grecs.

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