L'UMP et le PS mettent la campagne régionale sous tension

Devant la perspective d'une forte abstention au scrutin des 14 et 21 mars, droite et gauche musclent leurs arguments et nationalisent la campagne pour tenter de mobiliser.

La campagne des élections régionales entre dans sa dernière ligne droite et les "cogneurs" sont de sortie, à l'UMP comme au Parti socialiste. L'enjeu est simple : mobiliser à droite et à gauche un électorat que les instituts de sondage décrivent comme fortement tenté par l'abstention les 14 et 21 mars. Au terme d'une campagne davantage marquée par des polémiques que par des débats de fond.

Nicolas Sarkozy, qui avait abandonné le front électoral depuis janvier, a opéré un retour en force en recevant mardi dernier à l'Elysée la ministre UMP de l'Enseignement supérieur, Valérie Pécresse, et ses colistiers d'Ile-de-France pour recadrer une campagne naufragée. Ce mardi, le chef de l'Etat se rend dans le Doubs, en Franche-Comté, pour un déplacement sur l'emploi, en compagnie du secrétaire d'Etat à la Coopération, Alain Joyandet, candidat UMP aux régionales.

En choisissant de s'exposer, Nicolas Sarkozy a, semble-t-il, tiré la conclusion toute philosophique que le résultat du scrutin lui serait imputé quoi qu'il arrive. D'ores et déjà, le Parti socialiste a concentré ses attaques sur le chef de l'Etat.

"Dans cette dernière semaine de campagne, il y a des abus inadmissibles. Il serait inadmissible que le président de la République, dans le cadre de ses fonctions, s'implique dans cette campagne et que les moyens publics puissent ainsi être détournés pour soutenir les candidatures UMP", a protesté lundi le porte-parole du PS, Benoît Hamon. Il a aussi critiqué le fait que le chef de l'Etat envisage d'accorder une interview au Figaro magazine, qui paraît samedi, "à la veille du scrutin, pour remobiliser l'électorat de droite".

"Incohérence"

Dimanche, l'ancien premier secrétaire du PS François Hollande a appelé les Français à se faire "entendre" les 14 et 21 mars. Le ministre de l'Intérieur, Brice Hortefeux, avait estimé un peu plus tôt que "dans une démocratie, quand les électeurs s'expriment, cela suppose qu'il y ait un message et que ce message on y soit attentif". Invité sur iTélé, le député de Corrèze a dénoncé "l'incohérence" de la politique économique et sociale de Nicolas Sarkozy.

François Hollande a aussi vivement répondu à Xavier Bertrand, qui avait estimé que le bilan des vingt régions métropolitaines administrées par la gauche sur vingt-deux depuis 2004 était "nul". "A part avoir fait exploser la fiscalité locale, qu'ont-ils fait ?", avait lancé le secrétaire général de l'UMP dans une interview au Parisien Dimanche. "Qui peut imaginer que ce soit le qualificatif que portent nos concitoyens quand, à la vue des sondages en tout cas, l'intention de vote est à ce point claire ? Je considère que la campagne de Xavier Bertrand est à l'image de la phrase qu'il vient de prononcer, c'est-à-dire nulle", a riposté l'ancien patron du PS.

Encore un peu plus marginalisé par ce retour d'un affrontement classique entre gauche et droite, le président du Modem, François Bayrou, a déploré lundi que la campagne se résume à "80 % de sondages et 20 % d'injures".

La tension ne risque pas de retomber. Selon des sondages publiés lundi, la Corse, une des régions détenues par la droite, tomberait dans l'escarcelle de la gauche. L'UMP conserverait l'Alsace.

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