Survalorisés, les acteurs du commerce électronique doivent évoluer

A 161 milliards d'euros vendredi dernier en clôture, la capitalisation totale des 260 sociétés Internet cotées en Europe a baissé de 17% en deux semaines, mais " le risque de survalorisation des entreprises de la Net économie en général et du e-commerce en particulier reste important ", souligne Mercer Management Consulting dans sa dernière étude sur le commerce électronique européen. La variation globale du secteur dissimule d'importantes disparités, précise le cabinet d'études : le segment " B to C " représente 97% de la capitalisation boursière totale, banques et courtiers en ligne en accaparent 80%. Et selon leur activité, le parcours boursier des sociétés de commerce électronique peut être très contrasté : 46% des 260 sociétés répertoriées affichent une valeur inférieure à celle de l'introduction, et ce chiffre atteint 57% pour les sociétés de commerce électronique. Une chute qui s'explique notamment par le déséquilibre persistant des bilans financiers de ces entreprises: leurs pertes représentaient 43% de leur chiffre d'affaires en 1999, contre 24% pour le secteur. " La génération de revenus et de profits devient un impératif à court terme " souligne Georges Vialle, vice-président de Mercer Management Consulting. Un critère de plus en plus souvent pris en compte par les investisseurs alors que les sociétés de commerce " B to C " affichent encore trop souvent des modèles économiques et stratégiques " douteux ", soulignent les auteurs de l'étude. Dans ce contexte, " les gagnants de demain seront pour beaucoup, des entreprises hybrides " associant Internet à une activité traditionnelle, estime Georges Vialle : ces sociétés, en s'appuyant sur une marque déjà établie, éviteront des investissements publicitaires démesurés et capitaliseront sur des actifs réels, un réseau physique ou une base de clientèle déjà constituée. Mais l'équation n'est pas forcément vérifiée dans tous les secteurs : le recensement de Mercer souligne ainsi que si la part du commerce électronique dépasse déjà 0,5% de l'ensemble du chiffre d'affaires dans le domaine du voyage, il est encore insignifiant sur le marché de l'alimentaire et des boissons. Sur ce segment, le commerce électronique " transfère vers l'entreprise des tâches accomplies ordinairement par le client : la collecte des produits dans les rayons et le transport au domicile ". D'où une érosion des marges. De plus, ce secteur, malgré un chiffre d'affaires " électronique " faible, compte déjà un très grand nombre de sites. Il est donc condamné à évoluer.Sur tous les marchés concernés, cette évolution nécessaire prendra sans doute trois formes, estime l'étude : des adossements à de grands groupes traditionnels ou des rachats purs et simples, des fusions entre " pure players " et des partenariats commerciaux. Une quatrième issue n'est cependant pas à exclure : la disparition pure et simple, notamment pour les sociétés qui " ont dépensé leur premier tour de financement à construire leur site et n'ont pas su développer une base de clientèle ", souligne Georges Vialle.
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