Bercy appelé à composer avec un groupement d'actionnaires salariés chez Safran

Un groupement d'actionnaires salariés qui revendiquent 21 % des droits de vote souffle le chaud et le froid dans le dossier Safran. Il souhaite notamment discuter avec Bercy en vue de trouver une solution pour résoudre la crise de gouvernance de Safran. Et rappelle son poids en disposant déjà de sept voix sûres au sein du conseil de surveillance sur les 18 membres qui le composent.

A moins d'une semaine de la réunion du conseil de surveillance de Safran, qui se tient le 12 décembre, un groupement des actionnaires salariés, dont le Club Sagem, qui revendique 21 % des droits de vote, souligne dans un communiqué "la nécessité de mettre en oeuvre, dans les meilleurs délais, une solution de sortie de crise passant par le départ simultané des deux principaux responsables de la situation actuelle, le président du directoire Jean-Paul Béchat et le président du conseil de surveillance Mario Colaiacovo".

Après s'être opposé lundi à Bercy, qui souhaitait dans un premier temps le départ de Mario Colaiacovo, ce groupement des actionnaires salariés veut rencontrer le ministre des Finances Thierry Breton pour "pouvoir lui exposer ses réflexions et recueillir celles de l'Etat sur les solutions à apporter à la crise" chez Safran.

Il émet également "le voeu de pouvoir échanger sur ce sujet avec le ministre de la Défense Michèle Alliot-Marie, compte tenu des enjeux cruciaux de sécurité nationale qui sont en cause dans cette crise". Une initiative, selon eux, pour souligner "la bonne volonté qui inspire sa démarche vis-à-vis des autres parties prenantes, en vue de résoudre rapidement le problème dans l'intérêt des 60.000 salariés du groupe".

Pour autant, le groupement des actionnaires salariés maintient la pression sur Bercy. Dans ce cadre, il revendique sur les 18 membres du conseil de surveillance de Safran sept votes, dont celui de Mario Colaiacovo prépondérant en cas de partage des voix, en faveur d'un départ de Jean-Paul Béchat ainsi que deux autres qui lui seraient favorables. Bercy compte pour sa part cinq représentants de l'Etat au conseil de surveillance.

En outre, Jean-Paul Béchat garde des relais fidèles, notamment Jean Rannou, général d'armée aérienne, aujourd'hui consultant et Michèle Monavon, représentante des actionnaires salariés via l'association Actio's. Ce qui fait dire à un observateur que "sans convergence de vue des deux principaux actionnaires - Etat et actionnaires salariés -, le dossier restera bloqué quand bien même l'Etat veuille imposer ses décisions".

Pour sa part, Jean-Paul Béchat, interrogé hier par La Tribune en marge d'une conférence de presse de la fondation de recherche pour l'aéronautique, s'est déclaré "serein" et qu'il continuait "à se focaliser" dans son rôle d'industriel. Sur le renouvellement du directoire, notamment après la démission de Grégoire Olivier à la fin de l'été et le départ à la retraite d'Yves Imbert fin 2006, Jean-Paul Béchat estime que ceux qui seront nommés doivent "disposer d'une légitimité et d'une expérience industrielle pour gérer un groupe de 60.000 personnes".

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