Les Etats-Unis prennent le risque de bloquer un accord ciel ouvert avec l'Europe

Les Etats-Unis font machine arrière sur le dossier de l'ouverture du capital des compagnies aériennes américaines à des investisseurs étrangers. Ce revirement pourrait faire capoter les négociations sur un accord "ciel ouvert" avec l'Union européenne.

Le gouvernement américain a annoncé aujourd'hui qu'il retirait ses propositions visant à donner aux investisseurs étrangers un plus grand contrôle sur le capital des transporteurs américains. Cela risque de bloquer in fine les négociations sur un accord de "ciel ouvert" avec l'Union européenne (UE).

Le commissaire européen aux Transports, Jacques Barrot, a déjà exprimé "sa déception et regretté cette décision", a indiqué la Commission européenne dans un communiqué.

"Il est apparu clairement, à la lecture de ces commentaires, que le ministère a encore du travail pour informer le public, les syndicats et le Congrès sur les bénéfices qu'il y a à permettre plus d'investissement étranger", a expliqué la secrétaire aux Transports, Mary Peters dans un communiqué pour justifier ce revirement. "Nous avons besoin d'un consensus national plus fort sur les meilleurs moyens d'atteindre cet objectif", a-t-elle fait observer.

Un groupe étranger ne peut pas actuellement détenir plus de 25 % du capital d'une compagnie aérienne américaine avec droits de vote - ce seuil est de 49 % en Europe - et ne peut disposer d'aucun droit de regard sur la gestion de la compagnie. Le ministère américain des Transports avait proposé en mai un assouplissement des règles de participation qui permettait toutefois de laisser le "véritable contrôle" aux mains de décideurs américains. Les étrangers auraient notamment été exclus des décisions sur le budget, la sécurité, la sûreté et les questions reliées à la Défense.

"Cette annonce ne nous fait en rien dévier de notre objectif qui est de donner aux compagnies aériennes un accès complet aux marchés financiers mondiaux", a assuré Mary Peters. La décision des Etats-Unis risque pourtant de peser très lourd sur les chances d'un accord avec l'UE sur un trafic transatlantique sans restrictions. Les Européens ont posé comme condition préalable un assouplissement des règles américaines sur le contrôle des compagnies aériennes.

Mary Peters a assuré que le ministère "compte toujours trouver un accord 'ciel ouvert' avec l'Union européenne". La proposition sur l'investissement n'est pas directement liée à un accord 'ciel ouvert', a-t-elle fait valoir.

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