Les Etats-Unis reconnaissent qu'ils ne gagnent pas la guerre en Irak

Le rapport Baker-Hamilton sort cet après midi. Rédigé par un groupe d'étude mi-démocrate, mi-républicain, il pourrait préconiser un "objectif" de retrait progressif des 140.000 militaires américains d'Irak d'ici début 2008. S'il ne semble pas y avoir de solution miracle sur ce conflit, le nouveau secrétaire à la Défense, Robert Gates, n'en a pas moins affirmé, pour la première fois, que son pays "ne gagnait pas" la guerre.

C'est officiel ! Contrairement à ce que martèle le président Bush depuis des mois, dans un déni de réalité exemplaire, les Etats-Unis ne sont pas en train de gagner la guerre, mais de la perdre. C'est le nouveau secrétaire à la Défense, Robert Gates, qui l'a dit mardi soir lors de la son audition devant la commission sénatoriale chargée de le confirmer au poste occupé jusqu'à peu par Donald Rumsfeld.

Pis, si le nouveau patron du Pentagone n'a pas voulu se prononcer sur le bien fondé de la décision prise en 2003 par George Bush d'envahir l'Irak, il n'en a pas moins exprimé de fortes réserves sur la doctrine de Bush et de son vice président Dick Cheney concernant la guerre "préventive". Elle ne doit, de toute façon, pas être appliquée à l'Iran, a-t-il déclaré. Pour poursuivre que la résolution du Congrès autorisant une action militaire américaine en Irak ne pouvait pas être interprétée comme donnant un feu vert à une autre invasion, en Iran ou en Syrie. Autant dire que George Bush et son vice président sont de plus en plus isolés, et au sein même de leur équipe.

Déjà, la terrible défaite du camp républicain aux élections de mi-mandat, le 7 novembre dernier, donnant la majorité aux deux chambres aux Démocrates, avait été interprété comme un référendum sur la guerre en Irak.

Reste maintenant à sortir du pétrin dans lequel George Bush a mis la nation et les quelque 140.000 militaires présents sur le terrain. Le rapport de la commission Baker-Hamilton, rédigé par un groupe d'étude mi-démocrate, mi-républicain, est très attendu. Il sortira en milieu d'après midi aujourd'hui.

Le tabou sur un succès en Irak étant déjà tombé, que devrait recommander le rapport ? Selon les indiscrétions qui circulent déjà, s'il ne devrait pas préconiser un échéancier précis, le rapport Baker-Hamilton devrait cependant fixer un "objectif", pour un retrait progressif des troupes américaines d'Irak d'ici début 2008. "Toutes les options sont sur la table", a de son côté déclaré Robert Gates lors de son audition au Sénat.

Elles sont en fait peu nombreuses. Et toutes risquées. Au point qu'avec ou sans retrait, nombreux sont les observateurs qui envisagent un regain de tensions en Irak et dans la région, de même qu'une partition de l'Irak. Autant dire que le monde pourrait être encore moins sûr qu'avant...

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