Prodi doute d'avancées sur le Traité de l'UE avant les élections françaises

Ancien président de la Commission européenne, Romano Prodi a déclaré qu'il ne pourrait y avoir de décision concrète sur le processus constitutionnel tant que l'état "des forces politiques en France" ne serait pas clair. Selon lui, l'élargissement aux Balkans est indispensable.

Décidément, les Français jouent les trouble-fête dans le processus constitutionnel européen. Lors d'une conférence de presse de fin d'année, Romano Prodi, l'ancien président de la Commission européenne, a indiqué que les négociations sur le Traité constitutionnel européen ne pourraient pas progresser avant la prochaine présidentielle en France, au printemps prochain.

"Avant l'élection française, il ne pourra y avoir aucune décision concrète (...). Pas seulement à cause du référendum mais aussi en raison du rôle de la France en Europe", a expliqué le chef du gouvernement italien. Le 29 mai 2005, les Français avaient rejeté le Traité constitutionnel européen par la voie du référendum.

"Il n'est pas possible de procéder à un renouveau du processus constitutionnel tant que l'état des forces politiques en France n'est pas clair", a-t-il ajouté. Le Traité constitutionnel européen a été ratifié par le Parlement italien en avril 2005. Européen convaincu, Romano Prodi s'est déjà dit favorable à une renégociation du Traité sur la Constitution. Aujourd'hui, il a répété qu'il était "essentiel de disposer d'un document dans lequel nous puissions tous nous reconnaître".

Romano Prodi a également souhaité que le prochain semestre de présidence allemande de l'UE -qui remplacera la Finlande au 1er janvier 2007- soit le "semestre de relance sur les grands principes", tels que la "nécessité d'Europe" ou le "rôle de l'Europe dans le monde". Il a aussi souhaité que le semestre allemand de présidence européenne permette de "travailler" sur "l'élargissement futur de l'UE".

"Je suis convaincu, comme d'autres leaders européens, que l'élargissement aux Balkans est indispensable. On ne résoudra pas le problème de l'ex-Yougoslavie sans donner de perspective politique à ces pays", a expliqué Romano Prodi. "Le processus doit continuer avec la Croatie, puis la Macédoine, puis la Serbie, puis la Bosnie et l'Albanie. Ce processus peut prendre vingt ans, mais nous devons donner une perspective politique, sinon, nous reviendrons aux tragédies du passé", a-t-il poursuivi. A partir du 1er janvier prochain, la Bulgarie et la Roumanie, qui avaient été recalés en 2004, feront leur entrée dans l'Union européenne.

"Avant que la présidence allemande ne cède la place au Portugal en juillet prochain, nous aurons parcouru beaucoup de chemin. Mais avant tout, nous devrons avoir fait des progrès en matière constitutionnelle. Nous devons établir les bases du Traité", a indiqué le président de la Commission européenne José Manuel Barroso lors d'une conférence à la Bundesbank en novembre. Un voeu pieu -compte tenu des propos de Romano Prodi- dont on saura s'il est en bonne voie le 25 mars prochain, lors de la célébration à Berlin du 50ème anniversaire du Traité de Rome.

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