La croissance russe ralentit à 6,5 %

L'activité a ralenti au troisième trimestre, après 7,4 % de croissance au deuxième. L'OCDE a mis récemment en garde Moscou sur la fragilité de sa croissance, trop dépendante des ressources énergétiques.

L'expansion de l'économie russe a ralenti à 6,5 % au troisième trimestre 2006 en rythme annuel, après une hausse de 7,4 % au deuxième trimestre. Au cours des trois premiers trimestres de l'année, le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 6,8 % par rapport à la même période de 2005. Ce ralentissement semble donner raison à l'OCDE qui estime que la croissance se poursuit certes à un rythme relativement soutenu, mais que les principaux facteurs de l'expansion économique ont un caractère temporaire. Bref, la croissance ne repose que sur des gains spectaculaires tirés de la flambée des prix des hydrocarbures alors que l'augmentation de la production pétrolière, principal moteur de la croissance, s'est notablement ralentie.

Dans un contexte où l'influence de la hausse des cours des matières premières sur la croissance va inévitablement s'atténuer, même si les prix du pétrole restent élevés, l'objectif d'un doublement de la richesse nationale de la Russie en dix ans, affiché par Vladimir Poutine, paraît de moins en moins réaliste. C'est pour cette raison d'ailleurs que l'OCDE avait récemment exhorté Moscou à "s'engager résolument sur la voie des réformes structurelles". Depuis 2004, année marquée par l'affaire Ioukos, le Kremlin intervient de plus en plus dans la vie économique du pays ce qui indispose les investisseurs étrangers notamment dans le domaine de l'énergie.

Il faut savoir en effet que le secteur énergétique joue un rôle remarquable dans l'expansion de la Russie. Entre 2001 et 2004, 70 % de la croissance de sa production industrielle provenait du secteur des ressources naturelles, le secteur pétrolier représentant à lui seul un peu moins de 45 %. En d'autres termes, durant cette période, plus d'un tiers de la croissance de la richesse nationale reposait directement sur les ressources naturelles, dont près d'un quart sur le pétrole.

Pour maintenir la croissance dans une telle économie, l'OCDE estime qu'il faudrait un climat d'investissement stable, en faisant respecter l'état de droit et le droit de propriété, et en suivant des orientations macroéconomiques appropriées, notamment une discipline budgétaire pour ne pas faire fondre comme neige au soleil la manne pétrolière par des dépenses fantaisistes.

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