La FED laisse ses taux inchangés et surveille de près l'inflation

Comme les marchés s'y attendaient largement, le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a décidé de laisser à 5,25% le taux des fonds fédéraux, niveau atteint en juin à l'issue de 17 relèvements consécutifs sur une période de plus de deux ans. La banque centrale continue à mettre l'accent sur les risques d'inflation, tout en prenant note du ralentissement "substantiel" que connaît le marché américain de l'immobilier.

La Réserve fédérale des États-Unis n'a pas modifié ses taux directeurs mardi soir, et ce pour la quatrième fois d'affilée, mais répété qu'à ses yeux les risques inflationnistes demeuraient. Comme les marchés s'y attendaient largement, le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Fed a décidé de laisser à 5,25% le taux des fonds fédéraux, niveau atteint en juin à l'issue de 17 relèvements consécutifs sur une période de plus de deux ans.

Dans le communiqué accompagnant sa décision, la banque centrale a ajouté qu'elle continuait à mettre l'accent sur les risques d'inflation, tout en prenant note du ralentissement "substantiel" que connaît le marché américain de l'immobilier. "Les mesures d'inflation 'core' - hors éléments volatils que sont l'alimentation et l'énergie - sont restées élevées, et le haut niveau d'utilisation des ressources a le potentiel de soutenir les pressions d'inflation", indique le document. "Néanmoins, les pressions inflationnistes semblent probablement appelées à se modérer avec le temps", précise encore la banque centrale.

Le statu quo monétaire n'a pas été voté à l'unanimité puisque comme lors des trois précédentes réunions, le président de la Fed de Richmond, Jeffrey Lacker, s'est prononcé quant à lui pour un tour de vis monétaire afin de garantir une maîtrise des pressions sur les prix. La décision de laisser les taux inchangés à donc été adoptée par neuf voix contre une.

La Fed a en revanche refusé de rayer des cartes l'hypothèse d'une possible hausse de taux, préférant attendre avant toute chose de connaître la tonalité des indicateurs à venir. "L'ampleur et le calendrier de tout resserrement additionnel qui pourrait être requis pour faire face à ces risques dépendront de l'évolution des perspectives, à la fois en matière d'inflation et de croissance économique", indique-t-elle dans son communiqué.

Les dernières statistiques publiées aux États-Unis ont brossé un tableau contradictoire de l'état de santé de l'économie américaine. D'un côté la croissance du produit intérieur brut (PIB) a ralenti au rythme annuel de 2,2% au troisième trimestre, contre 2,6% au deuxième et 5,6% au premier, tandis que d'autres indicateurs ont confirmé l'analyse de la Fed selon laquelle l'économie croît désormais en dessous de sa tendance à long terme. Le ralentissement observé sur le marché de l'immobilier devrait aussi freiner les dépenses des ménages.

Mais de l'autre, l'inflation "core", selon la mesure favorite de la Fed, est ressortie en hausse de 2,4% sur un an en octobre, non loin d'un plus haut de plus de 11 ans de 2,5% atteint en août. Un grand nombre de responsables de la Réserve fédérale aimeraient voir ce taux cantonné dans une fourchette de 1 à 2%. En outre, l'économie américaine a encore donné vendredi des signes de vigueur inattendue, avec l'annonce de la création de 130.000 emplois en novembre, davantage que prévu. Or un marché de l'emploi tendu est synonyme de risques d'inflation par les salaires.

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