La Commission propose la création d'un Institut européen de technologie

Cet organisme, inspiré du prestigieux Massachusetts Institute of Technology, devra être ouvert sur le monde de l'entreprise et sur les exigences de l'économie. Ses équipes, sélectionnés selon des principes d'excellence, travailleront en réseau d'un pays de l'Union à l'autre.

Le président de la Commission, José Manuel Barroso, et le Commissaire aux Affaires culturelles, Jan Figel, proposeront mercredi de créer une Institut européen de technologie (IET), à l'image du célèbre Massachusetts Institute of Technology américain. La Commission ambitionne par ce biais de créer un "phare du savoir" en Europe, selon les termes du rapport que La Tribune a pu se procurer. Bruxelles espère que les premiers programmes de recherche et d'éducation commenceront en 2011, si les discussions vont bon train avec les Etats membres.

Pourtant, si le principe a le soutien des 25, les choix retenus par la Commission pour la conception de cet IET vont incontestablement faire débat. L'Institut aura sa structure administrative et dirigeante en un lieu précis de l'UE. Mais les recherches et les cours se feront en réseaux: l'IET se chargera de recruter les meilleures équipes au sein des universités européennes, mais aussi des grandes entreprises, puis de les regrouper en "communautés du savoir" transdisciplinaires. Ces dernières se concentreront sur des thèmes comme l'énergie verte, le vieillissement de la population, la bio-informatique, etc.

La Commission a donc préféré éviter le difficile choix d'un site universitaire unique qui aurait déchiré les Vingt-Cinq. Nombre de personnalités, comme l'ancien Commissaire à la Recherche Philippe Busquin, ont pourtant insisté sur les avantages d'un regroupement physique, en un lieu unique, de chercheurs et d'enseignants venus de toute l'UE.

Malgré cette structure éclatée, l'IET ne veut pas demeurer une université virtuelle et évanescente. Elle doit gagner "sa propre place distinctive" dans le paysage universitaire européen, grâce à une "forte identité" et une "marque claire et visible". L'une de ces marques de fabrique ne manquera pas de faire débat: l'Institut devra être ouvert sur le monde de l'entreprise et sur les exigences de l'économie de marché. Il veut "encourager une dimension entrepreneuriale dans l'éducation et la recherche, et rapprocher les mondes de la science et de l'entreprise". La rémunération des chercheurs et enseignants comprendra une part de bonus, d'incitations en fonctions d'objectifs à atteindre. L'IET se veut, de ce point de vue "un modèle pour le changement" du monde universitaire européen.

Pour ses missions, l'Institut disposera également de ressources propres. Elles proviendront du budget communautaire, des Etats membres, mais aussi des entreprises européennes. Pour séduire ces firmes, l'Institut devra "convaincre le secteur privé qu'il peut atteindre des résultats commerciaux pertinents". L'IET s'appuiera sur un base juridique européenne unique, pour que ses statuts ne soient pas fragmentés entre les Etats membres.

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