La croissance chinoise a atteint 9,9% en 2005

L'ascension du PIB de l'empire du Milieu se poursuit, tirée par la demande extérieure et les investissements. Cette surchauffe continue de préoccuper les grandes économies, eu égard à l'explosion des prix des matières premières et de l'aggravation des déséquilibres monétaires.

Malgré tous les efforts du gouvernement pour lutter contre la surchauffe de son économie, la croissance chinoise a seulement décéléré à 9,9% l'an dernier, contre 10,1% en 2004. Le bureau des statistiques a ainsi enregistré un produit intérieur brut (PIB) de 2.260 milliards de dollars, ce qui place l'économie chinoise au quatrième rang mondial. La Grande-Bretagne, qui pesait 2.140 milliards de dollars en 2004 et a enregistré une croissance de 1,8% en 2005, se trouve détrônée. En tête du palmarès figurent toujours les Etats-Unis, avec 11.700 milliards de dollars, suivis du Japon et de l'Allemagne.

En augmentation de 28% l'an dernier, les exportations chinoises ont représenté 34% de la richesse nationale, contre environ 30% en 2004. "Sur les deux derniers mois de l'année, la situation de la balance commerciale s'est retournée, avec une décélération de la croissance des exportations à 18% contre 29% auparavant et une croissance des importations de 22%, contre 12 et 15% au premier et au deuxième trimestre", relève Johanna Melka, économiste chez Ixis.

Déjà largement débattue l'an dernier, la réévaluation du yuan reste néanmoins d'actualité cette semaine au forum économique mondial de Davos, malgré le geste de la banque centrale chinoise de l'été dernier. Le 21 juillet, la Chine avait réévalué de 2,1% sa monnaie pour en porter le cours à 8,11 yuan pour un dollar afin d'atténuer pour un temps les tensions commerciales entre la Chine et les pays industrialisés. Mais les Etats-Unis et l'Europe continuent de souffrir de lourds déficits commerciaux envers la Chine et l'accusent encore de favoriser ses exportations avec une devise fortement sous-évaluée.

Les efforts du gouvernement pour contenir une croissance de 9,6% en moyenne au cours des quinze dernières années se font peu ressentir. Alors que l'Etat souhaitait restreindre leur croissance à 15% en 2005, les investissements en capital fixe ont grimpé de 27,2%, représentant in fine 48% du PIB. Seule l'augmentation des investissements immobiliers a été limitée à 23%, contre 30% en 2004.

La consommation des ménages reste faible à moins de 37% du PIB chinois en 2005, contre, par exemple, 55 à 60% au Japon. "Elle a cependant un peu progressé à la faveur de la hausse des revenus - de 11,7% en milieu urbain et de 16,1% en milieu rural au troisième trimestre 2005-, souligne Johanna Melka. Mais la consommation ne suit pas la hausse des revenus pour plusieurs raisons. Non seulement ces derniers restent modestes, mais le taux d'épargne s'élève à 43% du PIB et le marché du travail reste précaire", explique l'économiste.

Selon elle, tant que la consommation domestique ne constituera pas un moteur essentiel de la croissance chinoise, les grands déséquilibres créés par la croissance chinoise perdureront. A savoir la parité yuan/dollar, l'accumulation de reserves de devises étrangères par les autorités monétaires chinoises (208 milliards de dollars en 2005) et la consommation exponentielle de matières premières.

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