Légère consolidation pour le CAC 40

Après trois séances consécutives de hausse, le marché parisien enregistre ce soir une légère consolidation. Le CAC 40 perd 0,34% à 5.165 points. L'euro revient à 1,28 dollar après le statu quo de la BCE. Star du jour, L'Oréal gagne 2% après la publication de ses comptes semestriels.

Après un début de séance positif, le marché parisien s'est approché de 5.200 points, à 5.196,90 précisément, avant de subir des prises de bénéfices. Le statu quo observé par la BCE sur les taux directeurs et les diverses statistiques américaines n'ont pas permis au marché parisien d'inverser la tendance.

A la clôture, le CAC 40 perd 0,34% à 5.165,04 points dans un volume d'affaires étoffé de 4,2 milliards d'euros traités sur les valeurs de l'indice. A Londres, le Footsie cède 0,54% et, à Francfort, le Dax baisse de 0,14%.

La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés à l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs ce jeudi à Francfort. Le taux central de refinancement, ou " Refi ", reste ainsi à 3%. Ce statu quo était anticipé par les marchés en raison d'une inflation qui reste élevée dans la zone euro, bien qu'en léger repli selon l'estimation " flash " d'août, alors que la croissance s'est installée à un niveau inédit depuis six ans.
D'après les projections de la BCE, l'économie des Douze devrait croître d'environ 2,1% cette année et de 1,8% en 2007, tandis que les prix à la consommation sont attendus en hausse de 2,3% cette année.

Lors de la conférence de presse, Jean-Claude Trichet a préparé les marchés à un relèvement d'un quart de point du " Refi " en octobre. Les spécialistes soulignent en effet que l'adjectif " vigilant " employé pour qualifier l'attitude de la BCE vis-à-vis des tensions inflationnistes, préfigure généralement d'un prochain durcissement monétaire.

Sur le marché des changes, l'euro redescend à 1,2803 dollar, tandis que le baril de brut léger américain perd 38 cents à 69,65 dollars à quelques heures de l'ultimatum fixé à Téhéran par le Conseil de sécurité de l'ONU pour abandonner son programme d'enrichissement de l'uranium.

Au chapitre des statistiques américaines, les dépenses des ménages ont augmenté de 0,8% en juillet, tandis que leurs revenus ont augmenté de 0,5%, conformément aux attentes du marché. Les commandes à l'industrie américaine se sont contractées de 0,6% en juillet, affichant ainsi leur plus premier recul en trois mois, après une hausse de 1,5% (révisée de +1,2%) en juin. Les économistes tablaient sur une baisse de 1% le mois dernier. Enfin, l'indice des directeurs d'achat de Chicago a reculé à 57,1 en août, après un rebond de 1,4 point à 57,9 en juillet. Les analystes tablaient sur un repli plus marqué à 57. L'indice se maintient néanmoins au-dessus du seuil critique des 50 points, séparant expansion et contraction de l'activité, pour le dixième mois consécutif.

Du côté des valeurs, L'Oréal progresse de 2% à 81,70 euros et signe la plus forte hausse du CAC 40. Le numéro un mondial des cosmétiques a enregistré une progression de 21,9% de son bénéfice net à 1,08 milliard d'euros au premier semestre. L'Oréal table sur une hausse significative de son résultat d'exploitation 2006 et de plus de 10% du bénéfice par action.

Egalement au chapitre des résultats, Air France-KLM s'adjuge 2,90% à 21,30 euros après avoir annoncé un bénéfice net de 244 millions d'euros au premier trimestre de son exercice 2006-2007, en hausse de 117,9%. Le transporteur indique que le résultat d'exploitation courant annuel devrait afficher " une hausse sensible par rapport à celui de 2005-2006 ", si les tendances actuelles se maintiennent, alors qu'il tablait auparavant sur un résultat " au moins stable ".

Pour sa part, Altadis baisse de 1,07% à 37 euros. Le groupe franco-espagnol a vu son bénéfice net reculer de 24% à 194,1 millions d'euros au premier semestre. Le fabricant de cigarettes annonce que les efforts engagés cette année doivent lui permettre de continuer à garantir à ses actionnaires une croissance de plus de 10% du dividende.

Alcatel perd 2% à 9,79 euros. Le PDG du groupe Serge Tchuruk a déclaré aux Echos qu'une révision de la parité de fusion avec Lucent Technologies était impossible alors que de nombreux actionnaires du groupe français jugent le prix payé trop élevé. L'assemblée devant approuver le rapprochement est prévue le 7 septembre. De son côté, STMicroelectronics plie de 2,21% à 12,85 euros alors que Citigroup a dégradé le titre du fabricant de semi-conducteurs de " conserver " à " vendre ".

EADS prend encore 0,26% à 23,54 euros. La compagnie aérienne America West Airlines a commandé sept Airbus A321-200 supplémentaires, selon un avis transmis par le transporteur à la Securities and Exchange Commission (SEC). Par ailleurs, EADS refuse de commenter les informations de la presse russe selon lesquelles la deuxième banque publique du pays a acquis environ 5% du capital du groupe. Thierry Breton s'est également refusé à tout commentaire. L'Etat français détient 15% du groupe d'aéronautique et de défense. De son côté, Thales s'apprécie de 0,41% à 33,92 euros. Merrill Lynch est passé de " neutre " à " achat " sur le titre avec un objectif de cours à 40 euros.

Vivendi monte de 0,19% à 26,85 euros, tandis que TF1 et M6 cèdent respectivement 1,30% à 24,97 et 2,01% à 24,41. Le ministère de l'Economie et des Finances a donné son feu vert sous condition au rapprochement des activités de télévision payante en France de Canal+ et de TPS. Vivendi et TPS se sont engagés à respecter plusieurs critères destinés à garantir la concurrence dans la télévision payante, ajoute Bercy.


Johan Deschamps
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