Starbucks, star montante du Nasdaq

La chaîne américaine de cafés s'impose comme un succès commercial mondial mais aussi une superbe success story boursière.

Il y a certes les Google et autres Apple qui défraient la chronique sur le Nasdaq. Mais il y a d'autres valeurs de croissance à la réussite aussi remarquable, mais plus discrète vue de ce côté de l'Atlantique. Prenez Starbucks, la célèbre chaîne de cafés devenue en quelques années omniprésente dans les grandes villes américaines. C'est une belle histoire qui a commencé en 1971 à Seattle, dans l'Etat de Washington. De simple torréfacteur local, la société est devenue aujourd'hui le premier distributeur de café dans le monde, fort de ses 10.800 points de vente, dont 7.500 aux Etats-Unis et déjà une vingtaine à Paris en moins de deux ans... Ils étaient plus de 5.000 actionnaires bouillants d'enthousiasme à l'assemblée générale du groupe mercredi, pour un grand show à l'américaine, dans la salle de concert de sa ville natale, en présence du crooner Tony Bennett, venu fredonner quelques standards pour l'occasion.

Aucune raison de broyer du noir en effet pour ces heureux actionnaires: le titre Starbucks a progressé de 6.400% depuis son introduction au Nasdaq en 1992, période au cours de laquelle le S&P500 n'a gagné que 211%. Il a même atteint un nouveau record historique ce jour-là, déjà battu vendredi. La firme à la sirène, qui a emprunté son nom au second du bateau de Moby Dick, le roman d'Herman Melville, pèse aujourd'hui 27 milliards de dollars - autant que notre Danone par exemple - soit plus de quatre fois son chiffre d'affaires. Le PDG Howard Schultz n'a pas résisté au plaisir de diffuser à son parterre de fans un extrait de la célèbre émission de David Letterman où l'animateur se fait verser du café depuis le Starbucks du coin directement dans sa tasse sur le plateau, prédisant que tous les foyers américains seraient un jour raccordés au Starbucks le plus proche....

Divagation ou vision tout droit sortie du marc de café? Le groupe de Seattle se targue d'accueillir 40 millions de clients par semaine dans le monde entier. Il ambitionne d'ouvrir cinq points de vente par jour cette année afin d'atteindre les 30.000 à terme - le triple de son parc actuel - dont la moitié hors des Etats-Unis, Chine en tête. Mais Starbucks brûle déjà d'un autre destin que celui de troquets à 4 dollars le café: la marque veut se déployer dans la musique, le cinéma et Internet. Elle a créé une division divertissement, encore naissante, qui ne représente que 1% de son chiffre d'affaires pour l'instant. Elle a vendu ses premières compilations en 1995, avant de racheter un petit label spécialisé, Hear Music, en 1999: après le succès du CD hommage à Ray Charles l'an passé, Starbucks s'apprête à éditer un best-of de Tony Bennett. La firme, qui va aussi promouvoir la sortie d'un film, en partenariat avec le studio LionsGate, réfléchit très sérieusement à un service de téléchargement de musique en ligne. Elle entend aussi capitaliser sur ses clients abonnés à son service WiFi en partenariat avec T-Mobile.

Starbucks prête à marcher sur les plates bandes d'Apple, de Warner Bros et d'AOL? Ses camarades du Nasdaq pourraient trouver cela un peu fort de café...

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