C'est un coup de tonnerre dans l'industrie musicale: le Tribunal de première instance de l'Union européenne a annulé aujourd'hui l'accord que la Commission européenne avait donné en 2004 à la fusion entre Sony Music et BMG. Une décision qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur les acteurs du secteur.
Selon le tribunal, qui avait été saisi par plusieurs maisons de disques indépendantes, la Commission n'a pas suffisamment démontré, en acceptant la fusion, qu'il n'y aurait pas de position dominante collective à l'issue de l'opération. Le rapprochement entre Sony et Bertelsmann Music Group avait en effet ramené le nombre de grandes maisons de disques mondiales de cinq à quatre.
Cette annulation va obliger la Commission à rouvrir le dossier. Dès jeudi matin, les services de Bruxelles ont affirmé qu'ils allaient procéder à un nouvel examen de l'opération. Les deux sociétés vont d'ailleurs devoir renotifier leur fusion dans les sept jours qui viennent. Et cela même si la Commission peut faire appel de la décision du tribunal. Elle dispose de deux mois pour se décider sur ce point.
La décision du tribunal ne veut certes pas dire que Sony-BMG va devoir éclater, même si une telle hypothèse n'est pas totalement exclue. Plus probablement, des cessions d'actifs, par exemple, pourraient lui être imposées.
Et la portée du jugement va bien au-delà de l'opération concernée. Car la suite du processus de consolidation du secteur pourrait en être affectée. Les deux majors EMI et Warner Music étudient actuellement l'hypothèse d'un rapprochement: chacun des deux groupes a lancé une offre de rachat sur l'autre, sans qu'un schéma d'accord entre les deux se soit déjà dessiné. Mais il est clair qu'une éventuelle remise en cause de la fusion Sony-BMG ne pourrait qu'inciter les autorités de la concurrence à faire preuve d'une sévérité accrue envers une nouvelle fusion au sommet. D'autant que, avant même la décision judiciaire de ce jour, la Commission européenne avait déjà affirmé qu'elle examinerait à l'avenir de très près toute nouvelle opération de concentration dans le secteur. Du coup, des sources professionnelles affirmaient dès ce jeudi matin que les discussions entre EMI et Warner allaient être suspendues en attendant d'y voir plus clair sur le jugement et ses conséquences.
Les marchés ne s'y trompent pas: l'action du Britannique EMI est en forte baisse à Londres, perdant 9,21% à 277,75 pence en fin d'après-midi, sur la crainte que le rapprochement envisagé avec Warner se trouve compromis. Et simultanément, Warner Music Group chute de 15,10% à 25,10 dollars à New York.
La justice annule l'accord de Bruxelles à la fusion Sony-BMG
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