Capture du CO2 : alliance américaine pour Alstom

Le groupe français va expérimenter avec American Electric Power (AEP) un dispositif destiné à opitmiser la captation du CO2 dans les centrales à charbon en vue de commercialisation.

Alstom annonce ce jeudi soir avoir signé avec American Electric Power (AEP) un protocole d'accord pour commercialiser en 2011 un procédé de capture du dioxyde de carbone destiné aux nouvelles centrales électriques à charbon, mais aussi à celles déjà existantes.

Le partenariat entre Alstom et AEP "va aboutir à la réalisation de la première centrale au charbon propre de dimension industrielle au monde", a fait valoir Philippe Joubert, président d'Alstom Power Systems, cité dans un communiqué.

Le projet prévoit d'abord qu'Alstom et AEP co-développent sur le site AEP de Mountaineer à New Haven, en Virginie occidentale (Etats-Unis), une centrale d'une puissance de 30 mégawatts thermiques (MWth) qui capturera le CO2 des fumées émises par la centrale. L'objectif est de prélever 100.000 tonnes de dioxyde de carbone par an, qui seront ensuite stockées sous terre sur le site. Opérationnelle fin 2008, l'unité sera exploitée pendant 12 à 18 mois, a précisé Alstom.

Ensuite, le groupe français assurera, sur une de ses centrales thermiques à charbon d'Oologah dans l'Oklahoma, toujours aux Etats-Unis, la conception, la construction et la mise en service d'un système de capture du CO2, d'une puissance allant jusqu'à 200 MW.

Le CO2 récupéré (1,5 million de tonnes par an) sera utilisé pour améliorer l'exploitation d'un gisement de pétrole, et devrait permettre de "valider d'un point de vue commercial" le projet.

Le procédé de capture du CO2 "par post-combustion" mis au point par Alstom, qui utilise de l'ammoniac réfrigéré, permet de réduire la quantité d'énergie requise pour capturer le CO2 tout en le conservant sous une forme très concentrée et à très haute pression, selon le groupe.

"Les essais menés en laboratoire grâce au financement de l'Electric Power Research Institute (Epri) et d'autres organismes ont permis à Alstom d'atteindre un potentiel de capture de CO2 supérieur à 90%, pour un coût nettement inférieur à celui des technologies comparables", a-t-il assuré.

Ce partenariat intervient alors qu'Alstom met l'accent sur la recherche et le développement de nouvelles techniques pour réduire les émissions de gaz des centrales. Le groupe vient notamment d'acquérir pour 186 millions d'euros l'américain Power Systems Manufacturing (PSM), spécialisé dans les turbines à gaz et les solutions destinées à réduire l'émission d'oxydes d'azote.

Alstom est ainsi en train de se positionner comme un acteur clé sinon le leader mondial en matière de centrale électrique à charbon "propre". C'est d'ailleurs pour cela que le groupe français (détenu à 25% par Bouygues) a été récemment choisi par la Russie pour y implanter une telle installation. C'était la première fois que Moscou choisissait un fournisseur étranger.

Le groupe français est églament très présent en Chine où il est à même de répondre aux demandes de Pékin en matière d'énergie moins polluantes.

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