Bush appose son veto au projet de retrait d'Irak mis au point par le Congrès

Le président américain a refusé, comme on s'y attendait, d'accepter un calendrier de retrait des troupes américaines d'Irak. Le Congrès avait associé ce calendrier à une enveloppe budgétaire de 124 milliards de dollars pour les guerres d'Irak et d'Afghanistan.

L'affaire avait pris un tour symbolique pour les deux camps: d'un côté, le Congrès américain, à majorité démocrate depuis les législatives de mi-mandat, en novembre dernier, et de l'autre, le président Bush. Les parlementaires, portés au pouvoir par une Amérique qui refuse désormais de se laisser enliser en Irak, étaient bien décidés à en découdre avec le président. Ils ont donc, comme ils l'avaient annoncé, inclus dans une enveloppe budgétaire de 124 milliards de dollars pour financer les efforts de guerre en Irak et en Afghanistan, un calendrier de retrait des troupes américaines en Irak. Et présenté le document le jour anniversaire de la très médiatique sortie du président, il y a cinq ans, bombant le torse sur un porte avion, derrière la fameuse banderole "mission accomplie".....

Mais autant le président Bush veut de l'argent pour continuer ce qu'il appelle sa lutte contre le terrorisme, autant il refuse que le Congrès démocrate lui impose un calendrier de retrait d'Irak. "Lancer un compte à rebours pour le retrait revient à lancer un compte à rebours pour l'échec et ce serait irresponsable. Cela n'aurait aucun sens de dire à l'ennemi quand nous comptons nous retirer", a-t-il expliqué en apposant son veto sur le texte présenté par le Congrès. Le tout avec un stylo - plume qui lui a été donné par un père dont le fils, un Marine, est mort en Irak.....

Reste qu'au-delà des symboles, largement repris par les médias américains, les deux camps se retrouvent dans l'impasse. Le président a besoin d'argent. Et le Congrès ne dispose pas d'une majorité démocrate assez large pour passer outre le veto présidentiel. Il faudra donc bien que des compromis aient lieu de part et d'autre. Mais lesquels? Nancy Pelosi, la présidente démocrate de la Chambre des Représentants, a certes déclaré qu'il n'était pas question de donner un blanc seing au président pour poursuivre la guerre en Irak, mais elle a aussi promis qu'elle chercherait un compromis.

Les deux camps pourraient en fait s'entendre sur une seconde version du projet de loi de finance, qui incorporerait non plus un calendrier de retrait, mais des repères, permettant de mesurer les progrès du gouvernement irakien sur des sujets précis comme la loi de partage des revenus du pétrole entre les différentes communautés du pays. Histoire de pouvoir dire ensuite que le pays peut se gouverner seul....

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