Rebondissements dans le dossier Eiffage

A la demande de l'AMF, l'Autorité des marchés financiers, le groupe Eiffage doit lever l'interdiction de vendre leurs titres qu'il avait imposée à ses salariés actionnaires. Le capital concerné représente 20% d'Eiffage. Le groupe est convoité par plusieurs groupes espagnols, dont Sacyr. Après ce dernier et son compatriote Grupo Rayet, un troisième groupe hispanique monte dans le capital.

Les salariés d'Eiffage pourront finalement disposer de leur épargne comme ils l'entendent. C'est ce qu'a décidé, en substance, l'Autorité des marchés financiers. Cette obligation a été communiquée aux salariés d'Eiffage par une note dont Les Echos ont dévoilé l'existence ce lundi matin. Dans cette note, Béatrice Breneol, administratrice représentante des salariés explique "qu'à la demande de l'AMF, le conseil d'administration (...) a décidé de mettre fin à la suspension de rachat et des souscriptions des actions Sicavas Eiffage 2000". Les actionnaires salariés détiennent environ 20% du capital par le biais de la Sicav "Sicavas 2000".

Contactée par Latribune.fr, l'AMF explique en effet qu'elle a demandé la semaine dernière à Eiffage de reprendre les opérations de rachat de souscriptions car Eiffage évoquait pour justifier cette suspension un dispositif dans se statuts permettant cette opération en cas de "circonstance exceptionnelles". Or l'AMF a considéré que la situation actuelle ne remplissait pas ce critère et qu'en outre la décision n'était pas dans l'intérêt des actionnaires.

Depuis le 27 mars, dans une lettre adressée aux salariés actionnaires d'Eiffage, le PDG du groupe, Jean-François Roverato, avait en effet demandé au conseil d'administration de la société gérant la Sicav en question de suspendre les remboursements d'actions, face à "l'exubérance irrationnelle du cours de Bourse" d'Eiffage depuis l'entrée de l'Espagnol Sacyr dans son capital.

Etant convoité ouvertement par Sacyr, qui détient désormais 33,2% de son capital (au seuil de déclenchement obligatoire d'une OPA à savoir 33,3% en France), Eiffage a vu son titre bondir de plus de 50% depuis le début de l'année. L'interdiction de vendre leurs actions par les salariés épargnants avait été donc justifiée par une "soucis d'équité" vis à vis des salariés n'ayant pas la possibilité de céder leurs titre pour des raisons légales.

Cette décision avait suscité une levée de bouclier de la part des syndicats, tandis que la manoeuvre semblait d'avantage avoir comme but d'éviter que les salariés vendent leurs titres, et que Sacyr en profite pour se renforcer au sein d'Eiffage.

Dorénavant, l'AMF ayant tranché en leur faveur, les salariés auront la possibilité de céder leurs titres dans la semaine. Une assemblée générale du groupe est d'ailleurs prévue le 18 avril. A l'occasion de l'assemblée, une nouvelle mesure (émission d'un bon de souscription d'action) sera proposée pour défendre le capital d'Eiffage contre la montée en puissance de Sacyr, mais aussi d'autres investisseurs espagnols.

En tous cas, la spéculation sur le titre n'est pas prête de s'arrêter tandis qu'outre Sacyr, Gupo Rayet avait franchi en avril 4% du capital d'Eiffage. Aujourd'hui, un troisième prétendant espagnol, Inversiones Portival a franchi 2% du capital d'Eiffage.

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