Les conducteurs de train allemands s'apprètent à débuter une grève dure

Les conducteurs de train et membres du personnel roulant de la Deutsche Bahn se sont prononcés à près de 96% en faveur d'un débrayage. Le syndicat GDL réclame une augmentation de salaires de 31%. La grève pourrait débuter mercredi, en pleine période de vacances d'été.

La dernière proposition de négociation de la direction de la Deutsche Bahn vendredi n'y a rien fait. Le syndicat GDL, qui refuse l'accord salarial conclu entre la compagnie de chemin de fer et les deux syndicats majoritaires, Transnet et DGBA, est décidé à déclencher ce qui pourrait être la plus grande grève de trafic ferroviaire en Allemagne depuis quinze ans. L'accord signé par Transnet et DGBA prévoit une hausse salariale de 4,5% au 1er janvier 2008 ainsi qu'une prime de 600 euros. De son côté, GDL réclame un salaire d'embauche des conducteurs de train de 2.500 euros par mois, soit 31% d'augmentation salariale.

Les quelques 34.000 conducteurs de train et membres du personnel roulant de la Deutsche Bahn ont été nombreux à répondre à l'appel de GDL. Près de 96% d'entre eux se sont prononcés en faveur d'un débrayage, soit largement plus que le quorum nécessaire pour déclencher une grève (75%), a annoncé lundi le syndicat. La grève pourrait commencer mercredi, après le feu vert de la commission du syndicat chargé des salaires. Et au grand dam de la direction de Deutsche Bahn.

Déclenché en pleine période de vacances scolaires, ce mouvement social pourrait avoir un impact très négatif pour la compagnie, même si le trafic devrait être assuré le samedi et le dimanche. Près de 10 millions de personnes prennent quotidiennement un train en Allemagne, tous réseaux confondus.

La Deutsche Bahn a prévu la riposte. "Nous sommes préparés à la grève et nous proposerons à nos clients un service même réduit sur les lignes régionales et les grandes lignes", a déclaré Karl-Friedrich Rausch, responsable du transport de voyageurs. La compagnie a porté plainte contre le syndicat devant plusieurs tribunaux régionaux pour tenter de faire interdire la grève et cherche à mobiliser les 40% de salariés qui ont le statut de fonctionnaires et ne disposent pas du droit de grève.

GDL ne baisse pas la garde pour autant. "Nous ne nous laissons pas intimider", a indiqué dimanche son patron, Manfred Schelle. Il en appelle à "l'Etat, en tant que propriétaire de l'entreprise", pour régler ce conflit. Celui-ci intervient à quelques mois de la date prévue pour l'ouverture du capital de la Deutsche Bahn à hauteur de 49%. Non seulement la grève est propre à refroidir de futurs investisseurs, mais elle pourrait aussi remettre en question le projet gouvernemental de mise en Bourse partielle du capital de la compagnie, déjà critiqué par la gauche allemande. La Deutsche Bahn a enregistré l'an dernier un bénéfice record de 1,7 milliard d'euros.

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