Une semaine marquée par l'affaire EADS, la réorganisation chez Michelin, les fusions ANPE-Assedic et aux impôts, et l'épilogue sur ABN Amro

Actualité chargée pour le secteur bancaire ces derniers jours avec les mauvais résultats d'UBS, de Citigroup, de Merrill Lynch à cause de la crise du subprime et avec l'échec de l'offre de Barclays sur ABN-AMRO. En France, l'annonce d'une réorganisation chez Michelin et la présentation du plan de rapprochement de l'ANPE et de l'Unedic et entre les administrations des impôts ont été éclipsées par les soupçons de délits d'initiés chez EADS.

Airbus, qui tente de se relancer face à Boeing, n'avait pas besoin de ça. Des dirigeants et des actionnaires de sa maison-mère EADS sont soupçonnés par l'Autorité des marchés financiers (AMF) de délits d'initiés.

Arnaud Lagardère, patron du groupe Lagardère, Manfred Bischoff, le président du conseil de surveillance de Daimler, Noël Forgeard, ancien président d'Airbus, Thomas Enders, l'ex-coprésident d'EADS... En tout, l'Autorité des marchés financiers (AMF) suspecte 21 dirigeants et actionnaires du groupe aéronautique européen de délits d'initiés. Le Figaro a révélé ces soupçons en publiant mercredi des extraits d'une note transmise en septembre par l'AMF au parquet de Paris.

Dans ce rapport, l'organe de régulation de la bourse pointe "le caractère concomitant et massif" des cessions de titres EADS réalisées par les cadres du groupe entre novembre 2005 et mars 2006. Pour l'AMF, ce n'est pas par hasard que ces ventes ont eu lieu avant la publication d'un avertissement sur les résultats d'Airbus en juin 2006 (qui a entraîné l'effondrement du titre EADS).

La note indique : "La prise de conscience par les dirigeants d'Airbus et d'EADS et les actionnaires de ce dernier de la dégradation de la marge puis du résultat opérationnel d'Airbus et d'EADS à compter de 2007 a constitué la motivation essentielle des cessions massives de titres constatées à partir de novembre 2005". Thomas Enders ainsi que les groupes Lagardère et Daimler ont clamé leur innocence. La juge Xavière Siméoni, du pôle financier, a été chargé de l'instruction de cette affaire.

Bien qu'il n'ait jamais vendu de titre EADS, l'Etat est aussi éclaboussé par ce scandale. Thierry Breton, alors ministre de l'Economie et des Finances, se voit reproché d'avoir approuvé ces cessions d'actions EADS. "L'Etat a eu un comportement irréprochable de bout en bout" s'est défendu Thierry Breton. La commission des finances du Sénat a toutefois souhaité l'entendre sur cette affaire vendredi après-midi. Le rôle de la Caisse des dépôts qui avait racheté des titres EADS à Lagardère au prix fort jusqte avant le plongeon de l'action suite aux révélations des retards sur le programme Airbus A380 est également montré du doigt.




Trop peu compétitive face à la concurrence asiatique, l'usine Michelin de Toul va fermer

La direction du n°2 mondial du pneumatique a annoncé ce mercredi l'arrêt de la production de son site de Toul (Meurthe-et-Moselle) en 2009. Cette décision intervient dans le cadre d'une réorganisation engagée par Michelin pour résister à la concurrence des fabricants de pneus asiatiques, dont les coûts de fabrication sont largement inférieurs. En Espagne, la ligne de production de pneus de tourisme de l'usine de Lasarte va aussi être fermée. En tout, ce sont 1.300 emplois qui vont être supprimés (dont 826 à Toul). La firme clermontoise souhaite augmenter sa productivité de 30% en se restructurant et en modernisant ses chaînes. Michelin compte aussi réorienter la production de ses sites européens vers le haut de gamme. Deux milliards d'euros seront investis pour permettre cette réorganisation.


La crise du subprime poursuit ses ravages dans le secteur bancaire

Citigroup et Merrill Lynch se sont jointes à Morgan Stanley, Bear Stearns, Lehman Brothers sur la liste des banques américaines victimes de la crise du crédit hypothécaire. La première a annoncé ce lundi une chute de 60% de son bénéfice trimestriel (sur un an) à cause de la débâcle financière. De son côté, Merrill Lynch a dû provisionner 5 milliards de dollars à cause de la dépréciation de certains de ses actifs. La banque d'investissement a donc lancé vendredi un avertissement sur ses résultats du troisième trimestre. Les banques suisses, réputées pourtant pour leur prudence, ne sont pas épargnées. UBS prévoit une perte trimestrielle nette de 600 à 800 millions de francs suisses (360 à 480 millions d'euros). Ces mauvais résultats devraient entraîner 1.500 suppressions d'emplois. En Allemagne, la Deutsche Bank a assuré que ses résultats resteraient bons malgré une provision de 2,2 milliards d'euros liée à la crise du crédit immobilier américain.


Christine Lagarde s'atèle à la fusion de l'ANPE et des Assedic ainsi que des services des impôts

La ministre de l'Economie, des Finances et de l'Emploi a soumis mardi à la Commission des affaires sociales de l'Assemblée nationale son plan de rapprochement de l'Agence pour l'emploi et de l'assurance chômage. Promis par Nicolas Sarkozy lors de sa campagne électorale, ce projet devrait "permettre de ramener le taux de chômage à 5%" d'ici à 2012, selon Christine Lagarde. Le nouvel organisme assurera l'inscription, l'accompagnement et le versement des indemnisations de chaque demandeur d'emploi. L'Unedic (Union nationale interprofessionnelle pour l'emploi dans l'industrie et le commerce), gérée paritairement par les syndicats du patronat et des salariés, continuera de fixer les règles d'indemnisation des chômeurs. Un conseil d'orientation chapeautera l'ensemble. Christine Lagarde table sur "une adoption définitive début 2008" de ce projet. Si elle y parvient, la ministre aura ficelé cette fusion, conçue par la droite en 1986, en seulement six mois.

Autre étape essentielle de la réforme de l'Etat : la fusion du Trésor public et de la Direction générale des impôts. Eric Woerth a dévoilé jeudi son plan de rapprochement de ces deux directions de Bercy qui rassemblent 130.000 agents. Le ministre du Budget, des Comptes publics et de la Fonction publique a opté pour un schéma de fusion globale. Grâce à ce rapprochement, les contribuables et les collectivités locales pourront s'adresser à un interlocuteur fiscal unique. La nouvelle entité devrait voir le jour au printemps prochain. Ce projet est dans les cartons depuis plusieurs années. En 2000, Christian Sautter, secrétaire d'Etat au Budget dans le gouvernement Jospin, s'était cassé les dents dessus et avait même du démissionner face à la grogne syndicale.





Barclays renonce à s'offrir ABN Amro

La banque britannique Barclays a reconnu vendredi l'échec de sa tentative d'acquisition de sa concurrente néerlandaise ABN Amro. Après sept mois de rebondissements, c'est finalement l'offre du consortium Royal bank of Scotland - Fortis - Santander qui devrait l'emporter. Le trio de banques a mis sur la table 72 milliards d'euros en liquide pour racheter ABN Amro, sa rivale britannique n'avait réuni "que" 62 milliards d'euros. Cette opération, qui devrait être confirmée la semaine prochaine, deviendra la plus importante fusion-acquisition de l'histoire du secteur bancaire. Les trois complices se partageront ensuite leur proie ; le bancassureur belge Fortis devrait en récupérer le plus gros morceau.

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