Polémique après le suicide d'un cultivateur d'OGM

Un agriculteur du Lot qui cultivait du maïs OGM et a craint son arrachage sauvahe s'est suicidé. Les céréaliers français dénonce la "gestion politique du dossier". José Bové et ses troupes refusent de servir de boucs émissaires.

On se souvient de ce titre de la presse satirique lors du décès du général De Gaulle : "bal tragique à Colombey : un mort". Cette fois, c'est dans le domaine des organismes génétiquement modifiés, les céréales OGM que l'on pourrait reprendre la formule.

Dimanche, en effet, un agriculteur du Lot qui cultivait du maïs OGM et a craint son arrachage par des militants anti-OGM s'est suicidé. Ce lundi, les céréaliers français ont jugé "intolérable et révoltante" la "gestion politique du dossier".

"Comment peut-on déclarer, comme le font certains ministres aujourd'hui, que la question des OGM n'est pas tranchée et qu'elle ne le sera qu'à l'issue du débat de société à conduire dans le cadre du Grenelle de l'environnement?", demande dans un communiqué Orama, qui regroupe l'AGPB (Association générale des producteurs de blé), l'AGPM (Association générale des producteurs de maïs) et la FOP (Fédération française des producteurs d'oléagineux et de protéagineux).

Les ministres de l'Ecologie et de l'Agriculture, respectivement Jean-Louis Borloo et Michel Barnier, avaient affirmé dimanche, dans un communiqué, que "la question des OGM reste ouverte dans notre pays". "Elle n'est pas tranchée et ne pourra l'être qu'à l'issue d'un véritable débat de société, dans un climat serein (...) à l'occasion du Grenelle de l'Environnement" à l'automne prochain, avaient-ils précisé.

Pour Orama, "il y a aujourd'hui des années de débats derrière nous, des armoires remplies de rapports d'expertise et de colloques et débats scientifiques et politiques, ainsi que des années de production de maïs BT". L'association dénonce le fait que les collectifs de "Faucheurs volontaires", mené par José Bové à, aient été "officiellement reçus, le 31 juillet dernier, au ministère de l'Environnement pour exiger un moratoire".

"En légitimant de tels mouvements et leurs leaders, ce sont leurs actes que l'on légitimise et ce, à l'encontre de la valeur travail des agriculteurs", conclut Orama en faisant référence à la valeur Travail, défendue pendant la campagne pour l'élection présidentielle par Nicolas Sarkozy. José Bové a riposté ce lundi en refusant que l'on fasse des arracheurs d'OGM les boucs émissaires de ce tragique suicide. Il a appelé les pouvoirs publics à prendre leurs responsabilité.

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