Les socialistes ont du mal à maintenir leur unité

Avant les élections législatives de juin, les socialistes tentent de se mettre en ordre de bataille et de reporter à plus tard les règlements de comptes. Ce qui n'empêche pas les initiatives personnelles.

Au lendemain de la défaite électorale de Ségolène Royal, le parti socialiste tente d'afficher un semblant d'unité avant les élections législatives des 10 et 17 juin. Le Premier secrétaire, François Hollande, a proposé une direction "collégiale" pour mener la bataille, afin de mettre de côté, pour l'instant, les règlements de comptes. Pourtant, par voie de presse, les hostilités ont déjà éclaté.

Claude Bartolone, principal lieutenant de Laurent Fabius, considère dans "Le Figaro" qu'un "accord électoral" entre le PS et les centristes pour les législatives "serait un très mauvais signal envoyé aux électeurs" socialistes et "serait même contre-productif". Une façon, déjà, de répondre notamment à Dominique Strauss-Kahn qui penche pour une ouverture du PS qui devrait se transformer en véritable parti social-démocrate.

"Ne refaisons pas les erreurs de l'entre-deux tours de la présidentielle", ajoute t-il, en critiquant la stratégie de la candidate du PS : "lorsque Ségolène Royal s'adressait à tous ceux qui n'avaient pas voté Sarkozy au premier tour pour leur dire qu'ils avaient le choix entre deux visions de la société, il n'y avait rien à redire. Mais c'était autre chose que de proposer des postes ministériels à l'UDF et d'aller jusqu'à envisager même François Bayrou à Matignon, sans un accord sur un projet commun".

Pour sa part, Henri Emmanuelli, député socialiste des Landes, a plaidé sur LCI pour la "refondation idéologique et politique" du PS, en se disant "prêt à aider les socialistes à se reconstruire". Interrogé sur une éventuelle ouverture vers le centre, il a estimé que "c'est à François Bayrou de savoir s'il se sent dans le camp conservateur ou s'il se sent dans le camp progressiste"". Auparavant, pour les législatives de juin, il faut "rassembler nos forces et faire taire nos amertumes". La "refondation idéologique et politique" du PS qu'Henri Emmanuelli appelle de ses voeux, et qui nécessite "du temps", doit se faire "avec des matériaux nouveaux", a-t-il dit, en estimant que "les références du parti socialiste datent dans l'histoire et dans le temps".

Les initiatives des principaux leaders socialistes risquent de se multiplier dans les jours qui viennent. Reste à savoir si Lionel Jospin sortira de son splendide isolement pour éviter un embrasement général de la vieille maison.

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