La Chine sous pression pour réévaluer sa monnaie

Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G7 réunis à Washington ont, dans leur communiqué final, appelé la Chine à laisser s'apprécier le yuan plus rapidement. Le G7 note aussi que les perspectives économiques mondiales se sont assombries, notamment en raison de la poursuite de la hausse des cours du pétrole et des perturbations financières nées du marché du crédit.

Les ministres des Finances et les banquiers centraux du G7 réunis à Washington ont, dans leur communiqué final, appelé la Chine à laisser s'apprécier le yuan plus rapidement. L'économie mondiale demeure forte, mais les récentes turbulences sur les marchés financiers, le cours élevé du pétrole et la faiblesse du marché immobilier américain vont probablement plomber la croissance, peut-on lire dans le communiqué.

Le communiqué ne mentionne ni l'euro, ni le dollar, ni le yen, ce qui a été interprété par les marchés comme l'anticipation d'une nouvelle glissade du billet vert. Certains pays européens, qui craignent les conséquences de l'appréciation de l'euro pour leurs exportations, auraient souhaité que la déclaration du G7 soit plus prolixe sur la faiblesse de la devise américaine.

Les ministres de ces pays, qui étaient arrivés avec plusieurs idées bien arrêtées sur ce chapitre, se sont finalement mis d'accord pour prendre le problème du côté chinois. "Nous saluons la décision de la Chine d'accroître la souplesse de sa devise, mais compte-tenu de l'accroissement de l'excédent de ses comptes courants et de son inflation, nous insistons sur la nécessité qu'elle autorise une appréciation accélérée de son taux de change effectif", indique le communiqué.

La devise chinoise s'est appréciée de 8% face au dollar depuis sa réévaluation officielle par le gouvernement chinois en juillet 2005, mais, selon certains experts, le yuan serait toujours sous-évalué de 20% à 25%. Mis à part la nouvelle expression "appréciation accélérée" relative au yuan, qui constitue un net durcissement de ton par rapport aux précédents communiqués du G7, le reste de la phraséologie sur les changes ne varie pour ainsi dire pas.

Les sept pays les plus riches réaffirment que les taux de change doivent refléter les éléments fondamentaux de l'économie et qu'une volatilité excessive des marchés des changes et des fluctuations désordonnées des devises ne sont pas des éléments favorables à la croissance économique. Les membres du G7 promettent de continuer "à surveiller de près" les taux de change et à coopérer si nécessaire.

Le G7 note aussi que les perspectives économiques mondiales se sont assombries depuis sa précédente réunion en 2007, notamment en raison de la poursuite de la hausse des cours du pétrole et des perturbations financières nées du marché du crédit. Mais malgré cela, les fondamentaux économiques continuent à être bons tandis que les marchés émergents sont salués pour fournir une "impulsion" bienvenue à l'économie mondiale.

Le G7 demande aussi au Forum pour la stabilité financière (FSF), créé en février 1999 pour promouvoir la stabilité financière au niveau international, une analyse de ce qui s'est passé sur les marchés financiers après la crise du crédit immobilier à risque, le subprime, aux Etats-Unis et de remettre des propositions sur la liquidité et la gestion des risques. Le FSF fera son rapport au G7 l'an prochain.

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