Hausse des taux de la BCE en vue au mois de juin

La Banque centrale européenne a décidé aujourd'hui de maintenir à 3,75% son principal taux d'intérêt directeur. Mais dans sa conférence de presse, son président Jean-Claude Trichet a clairement annoncé qu'un relèvement des taux interviendrait le mois prochain pour lutter contre les tensions inflationnistes.

Les taux d'intérêt directeurs de la zone euro seront relevés d'un quart de point en juin pour passer à 4%: c'est ce qui ressort clairement des déclarations de Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne, tenues cet après-midi à Dublin. Des déclarations faites après que, sans surprise, les gouverneurs de la BCE ont décidé de maintenir leur principal taux d'intérêt directeur inchangé à 3,75%.

La décision de statu quo d'aujourd'hui était attendue par l'ensemble des observateurs. Elle laisse le taux de référence à son plus haut niveau depuis cinq ans et demi, alors que la Banque centrale a déjà procédé à sept resserrements monétaires depuis décembre 2005.

Mais la pause observée aujourd'hui ne signifie pas que le mouvement de relèvement des taux européens est terminé. Car l'autorité monétaire continue de craindre des dérapages de prix à plus long terme. Et pour les économistes, il ne faisait aucun doute que la BCE lancerait aujourd'hui des signaux quant à une prochaine hausse des taux.

C'est chose faite avec les propos de Jean-Claude Trichet, tenus lors de la conférence de presse qui fait suite aux décisions de politique monétaire. Le président de la Banque centrale européenne a en effet utilisé l'expression consacrée sur la "grande vigilance" nécessaire en matière d'inflation. Une expression qui annonce invariablement une hausse des taux à la réunion suivante.

Traduit en langage clair, cela signifie donc que le taux directeur de la BCE passera à 4% lors de la réunion du mois de juin. Et pour que les choses soient claires, Jean-Claude Trichet a précisé que "ce que je dis parle de lui même. Nous sommes en position de 'grande vigilance'. Il n'y a pas d'ambiguïté".

Pour la BCE, dans la situation actuelle, les taux demeurent à des niveaux "modérés" et la politique monétaire est toujours "plutôt accommodante". Autrement dit, un relèvement des taux est indispensable pour enrayer un possible dérapage inflationniste.

La hausse de juin étant désormais acquise, la question est désormais de savoir si des relèvements ultérieurs sont à attendre. Sur ce point, les économistes sont divisés à peu près également entre ceux qui prévoient une hausse supplémentaire d'un quart de point d'ici fin 2007 et ceux qui pensent que les choses en resteront là.

Hier, la Réserve fédérale américaine a maintenu son taux directeur à 5,25%. De son côté, la banque d'Angleterre a augmenté aujourd'hui de 25 points de base le sien à 5,50%, son plus haut niveau depuis six ans.


La BCE se félicite du changement d'opinion de Nicolas Sarkozy
Le président de la Banque centrale européenne (BCE) Jean-Claude Trichet s'est déclaré ce jeudi "très content" que le mandat de l'institut ne soit plus remis en cause par le président français élu Nicolas Sarkozy. "Un changement de notre mandat n'est plus demandé", a-t-il déclaré, interrogé sur les appels à une remise à plat des compétences de la BCE lancés pendant la campagne électorale française par Nicolas Sarkozy.

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