Les quotas laitiers pourraient augmenter de 0,5% en France

Fin septembre, la France devrait décider d'une éventuelle hausse de 0,5% des quotas laitiers accordés à la France, afin d'enrayer la hausse des prix. Mais la France ne parvient déjà pas à réaliser le maximum du quota déjà accordé.

La portée de cette décision sera très discutable. Une réunion de la filière laitière aura lieu fin septembre pour décider d'une éventuelle hausse de 0,5% des quotas laitiers accordés par l'Union européenne à la France, afin d'enrayer l'envolée des prix des produits laitiers, a annoncé ce mercredi le ministère de l'Agriculture.

Cette réunion, prévue depuis plusieurs mois, pourrait également approuver "un relèvement de 10 à 15% du taux maximum d'allocations provisoires de quotas individuels que les entreprises de collecte peuvent consentir à titre provisoire à leurs producteurs", a indiqué le ministère dans un communiqué. "Autrement dit, si une entreprises de collecte s'adresse à un premier producteur qui ne remplit pas son quota, il peut s'adresser à un autre producteur, autorisé à dépasser de 15% ses quotas", explique un porte-parole du ministère.

Si producteurs et industriels du secteur tombent d'accord sur ces décisions, le ministre de l'Agriculture Michel Barnier pourrait alors prendre un arrêté en ce sens qui serait valable pour l'actuelle campagne laitière 2007/2008 (avril-mars).

Forte hausse de la demande mondiale de produits laitiers frais et de fromages, baisse de la collecte de lait en Europe: tous les facteurs sont réunis pour une importante hausse des prix en France d'ici à la fin de l'année, estiment les industriels français du secteur.

"Les prix des produits de grande consommation comme les yaourts, les fromages, les crèmes et le lait devraient augmenter en moyenne de 4% à 5% d'ici la fin de l'année", avait annoncé le 4 juillet à l'AFP (Agence France Presse) Olivier Picot, président d'Atla (Association de la transformation laitière) qui regroupe les industriels privés et les coopératives. Danone, numéro 1 mondial des produits laitiers frais, a déjà augmenté en France ses prix de 2,5%.

Pour stimuler la production, une augmentation des quotas français ne changerait pas grand-chose, dit-on côté producteurs. "Seule une augmentation substantielle des prix du lait (payés aux producteurs, ndlr), modifierait la donne", estime Frédéric Chausson, directeur de la Fédération nationale des producteurs laitiers (FNPL) dans une interview au Monde datée de mercredi. En France, le prix payé aux producteurs a été revalorisé de 4,9% pour le troisième trimestre. Mais cette hausse risque d'être insuffisante.

En effet, la France, deuxième pays producteur derrière l'Allemagne, avec 23 milliards de litres fournis par 3,8 millions de vaches et 100.000 producteurs, n'arrive même plus à réaliser le maximum du "quota" qui lui a été accordé jusqu'en 2015.

De plus, l'hémorragie des producteurs laitiers se poursuit à grande vitesse. Leur nombre diminue de 5.000 par an en France. Ils sont pénalisés par le prix des céréales, source principale d'alimentation du bétail en hiver, qui flambent actuellement. Et beaucoup sont rebutés par la pénibilité du travail.

En Europe, où la Commission a longtemps été préoccupée par les montagnes de beurre et de poudre de lait qui pesaient sur le budget de la Communauté, la production avec 126 milliards de litres de lait a atteint son niveau de collecte le plus bas depuis 15 ans pour la campagne 2006-2007.

La hausse de la consommation est très forte en Europe depuis 2002 pour les fromages (+8,7% en volume) et les produits frais (yaourts et desserts lactés, +17,2%). Même si en France l'achat de lait par les ménages est en constant recul (2,62 milliards de litres en 2006 contre 2,78 en 2002) à cause de la baisse de l'usage du lait en cuisine et la concurrence de produits comme les barres céréalières.

De son côté, la Commission européenne étudiera l'année prochaine une possible hausse des quotas européens de production de lait afin de préparer leur disparition en 2015.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.