Le déficit budgétaire de la France se creuse en mars

Le déficit de la France s'est creusé pour s'établir à 24,7 milliards d'euros fin mars, contre 6,7 milliards un an plus tôt. Bruxelles appelle Paris à continuer de réduire le déficit.

Le déficit budgétaire de la France s'est creusé pour s'établir à 24,7 milliards d'euros fin mars, selon les dernières données du ministère des Finances, qui a aussi affirmé ce mercredi que le déficit devrait "s'atténuer dans les mois à venir". Fin février, le déficit budgétaire s'établissait à 19,9 milliards d'euros, et à 6,7 milliards fin mars 2006, année qualifiée de "particulièrement atypique". Fin mars 2005, le déficit budgétaire atteignait 24,8 milliards, précise le ministère.

"Les comparaisons d'une année sur l'autre sont peu significatives en raison du profil d'exécution 2006 marqué par de forts retards de paiements et des décalages calendaires observés en début d'année", commente aussi le ministère. Le solde budgétaire intégrait notamment l'an dernier à la même date "les recettes de cession des sociétés concessionnaires d'autoroutes portées sur le compte spécial "Participations financières de l'Etat" avant leur affectation à la caisse de la dette publique", poursuit le ministère. Il affirme que "la dégradation du solde d'exécution devrait progressivement s'atténuer dans les mois à venir".

Dans le détail, en mars, les dépenses du budget général ont atteint 61,8 milliards d'euros, "soit environ 5,1 milliards de plus qu'à la même période de 2006". Selon le ministère, cette augmentation des dépenses "traduit un retour à la normale dans le profil d'exécution de la dépense, alors que le début de l'année 2006 avait été affecté par les effets d'amorçage liés à la mise en oeuvre du nouveau cadre budgétaire et comptable de la LOLF", la nouvelle loi budgétaire.

S'agissant, cette fois, des recettes nettes du budget général, elles se sont établies à 48,87 milliards d'euros fin mars, contre 52,47 milliards un an plus tôt à la même date. Mais, à périmètre constant, les recettes fiscales nettes s'inscrivent en retrait de -0,9% par rapport à la même période de l'année dernière, note le communiqué. Les recettes nettes de l'impôt sur les sociétés reculent de 4,7% en raison de la "concentration massive, sur les premiers mois de l'année, de restitutions importantes", sans que la prévision de ces recettes sur l'année en soit affectée, affirme le ministère. Enfin, les recettes d'impôt sur le revenu diminuent de 1,8%, traduisant notamment la baisse d'impôt liée à la réforme du barème, et de la suppression de la contribution sur les revenus locatifs.

Pour l'avenir, l'actuel ministre des Finances prévoit un taux de croissance du PIB compris entre 2,5% et 3%. Ce qui devrait permettre un surcroît de recettes fiscales. La Commission européenne a ainsi prévu pour la France un déficit des finances publiques ramené de 2,5% à 2,4% du PIB cette année et à 1,9% l'an prochain. Prévisions qui valent, bien entendu, à "politique inchangée". Or, il va falloir attendre de voir si les premières mesures du programme Sarkozy au cours des dix-huit prochains mois permettront de coller à ces prévisions. Les autorités européennes se sont d'ailleurs interrogées en début de semaine sur la possibilité pour la France de revenir flirter avec le fameux "plafond de Maastricht", limitant le déficit à 3% du PIB.

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