Serait-ce la fin d'une grève dure et d'importantes perturbations du trafic aérien ? L'Intersyndicale des hôtesses et stewards d'Air France confirme que la grève prendra fin ce lundi soir 29 octobre à minuit, comme le prévoyait le préavis déposé jeudi. "La grève est terminée ce soir à minuit. On reprend le travail demain. Après, on reprendra le dialogue", a expliqué une représentante syndicale à l'agence Reuters. La CGT - qui ne fait plus partie de l'intersyndicale après avoir tenté de négocier directement avec la direction - s'est rallié à cette position.

De son côté, le PDG de la compagnie aérienne française s'est dit prêt ce lundi à négocier avec les syndicats. Jean-Cyril Spinetta affirme ainsi vouloir se mettre autour d'une table avec les représentants des salariés pour discuter de "la totalité des sujets".

"J'espère qu'on se mettra autour de la table le plus rapidement possible, peut-être dès aujourd'hui (lundi), si les syndicats y sont prêts. En tous cas, moi j'y suis prêt", a déclaré le PDG d'Air France sur RTL. "Mettons-nous autour de la table, définissons des têtes de chapitres", a -t-il ajouté.

Le patron français avertit néanmoins qu'il n'y aura aucune enveloppe financière préalable, comme le demande certains syndicats. "Ce sur quoi nous butons, c'est que certains nous demandent - pas tous - que, avant même que les discussions commencent, nous mettions une enveloppe financière sur la table", reconnaît-il. "Nous nous y refusons, ce n'est pas du dialogue social, c'est un ultimatum, c'est une reddition de la part d'une direction, et donc c'est non, et c'est un non catégorique".

En revanche, Jean-Cyril Spinetta se dit prêt "à discuter sans exclusive et sans préalable de la totalité des sujets". En ligne de mire: les salaires, nerf de la guerre entre les syndicats et la direction d'Air France-KLM. Lors de son entretien sur RTL, Jean-Cyril Spinetta a répondu sur un certain nombre de points aux syndicats concernant la situation sociale et salariale des personnels navigants commerciaux (PNC) de la compagnie.

Le patron français a notamment affirmé que le salaire de début de carrière s'élève à 1.845 euros si l'on prend en compte les treizième et quatorzième mois, et "autour de 1.950 euros" si l'on ajoute intéressement et participation, sans toutefois préciser s'il parlait en net ou en brut. "Certains citent un chiffre de 1.300 euros parce qu'ils oublient qu'il y a un treizième mois, un quatorzième mois, ils oublient qu'il y a un intéressement et une participation", assure-t-il à l'intention des syndicats.

Autre affirmation syndicale démentie par le patron: le blocage des salaires. "J'entends des choses effarantes, que les salaires sont bloqués depuis cinq ans, c'est évidemment faux", a-t-il déclaré, en affirmant que des "accords salariaux majoritaires" ont été signés depuis 10 ans "y compris pour les PNC". Selon lui, depuis trois ans, les salaires des PNC "ont augmenté de 17%" précisément.

"J'ai mis en place une politique de progression permanente des salaires de toutes les catégories, y compris les PNC, nous avons créé des accords d'intéressement et de participation qui donnaient 20 euros il y a quelques années et qui donnent 1.500 euros en moyenne cette année, ça doit continuer", conclut Jean-Cyril Spinneta.

Reste que ce lundi le trafic d'Air France-KLM est encore perturbé. Pour toute informations sur les vols de ce lundi, la compagnie demande à ses clients de consulter de préférence avant leur départ soit son site internet (www.airfrance.fr) soir le numéro vert 0800 240 260.