La globalisation du marché du travail a eu des effets bénéfiques, selon le FMI

L'intégration de la Chine, de l'Inde et des économies de l'ancien bloc soviétique a entraîné un quadruplement de la population active mondiale. Pour le FMI, les effets bénéfiques l'emportent sur les effets négatifs.

Concurrence des pays émergents, délocalisation, immigration... La mondialisation du marché du travail est fréquemment accusée de faire le lit du chômage dans les vieux pays industrialisés. Le dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales du Fonds monétaire international (FMI) arrive à des conclusions beaucoup plus mesurées. "L'intégration dans la population active mondiale des travailleurs des pays émergents et en développement a été très bénéfique pour les pays avancés", estime le FMI.

La globalisation du marché du travail s'est considérablement accrue au cours des deux dernières décennies. L'intégration de la Chine, de l'Inde et des anciens pays de l'est à l'économie mondiale s'est ainsi traduite par un quadruplement de la population active depuis le début des années 1980. Elle devrait encore doubler d'ici 2050. Cet essor considérable du nombre de travailleurs affectent les vieux pays industrialisés à travers trois canaux : l'importation de produits à bas prix, la délocalisation de la production vers des pays à bas salaires et enfin l'immigration.

Le FMI ramène les craintes suscitées par ces évolutions à leur juste valeur. Pas plus de 5% de la production des pays industrialisés fait appel à des entrants produits à l'étranger. Et, les immigrés pèsent peu dans les économies développées, à l'exception notable des Etats-Unis où les travailleurs immigrés représentent 15% de la population active.

L'intégration de ces nouveaux travailleurs a produit des effets bénéfiques "importants" pour les pays développés, estime le FMI. D'un côté, de nouveaux marchés se sont ouverts, de l'autre les entreprises ont bénéficié d'imports à bas coût. D'après les calculs du FMI, la baisse des prix des produits qui font l'objet d'un commerce international au cours des vingt-cinq dernières années a entraîné une hausse de 6% de la production et du pouvoir d'achat dans les pays industrialisés. Parallèlement, les salaires dans les pays émergents ont fortement augmenté.

Chaque médaille a évidemment son revers. "Malgré ces avantages, la mondialisation de la main-d'oeuvre a eu une incidence négative sur la part des revenus du travail dans le revenu total", indique le FMI. Les experts du Fonds soulignent que "le recul (est) le plus important dans les pays européens et dans les secteurs de l'économie faisant appel à une main-d'oeuvre non qualifiée".

Le FMI préconise une série de mesures destinées à accompagner l'évolution de la structure des revenus au détriment des revenus du travail. Il recommande de mettre en oeuvre des politiques susceptibles "d'aider les travailleurs à passer des secteurs en perte de vitesse aux secteurs en expansion", de façon à "faciliter l'ajustement".

Faciliter l'accès à l'enseignement et à la formation devrait également être une priorité, comme l'instauration de dispositifs de protection sociale pendant la période d'ajustement. A ce titre, "un soutien adéquat en matière de revenu devrait exister pour amortir les effets du processus de changement sans pour autant lui faire obstacle", estime le Fonds.

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