Les inquiétudes sociales concernent une majorité de Français

L'emploi de leurs enfants et le pouvoir d'achat sont en tête des préoccupations personnelles des Français, selon le dernier baromêtre politique réalisé en février par le Cevipof. La moitié des personnes interrogées affirment avoir de la difficulté à vivre avec les revenus de leur foyer.

Le pessimisme économique et social des Français ne faiblit pas, selon les résultats du dernier baromètre politique du Cevipof, centre de recherches politiques de Sciences po, rendus publics ce vendredi. Il concerne autant la situation personnelle des électeurs que l'avenir du pays. Interrogées en février, près de sept personnes sur dix (68%) se déclarent assez ou très pessimistes à propos de l'évolution de la situation économique de la France dans les six prochains mois.

Certes, ce niveau a baissé de 6 points depuis le printemps 2006, lors de la première vague de ce baromètre qui a sondé au total plus de 20.000 personnes, mais il reste à un niveau élevé. L'emploi national reste la question qui focalise le plus les Français à deux mois de l'élection présidentielle, mais il est moins souvent cité qu'il y a un an : 31% contre 38% en mars 2006. De même, la tendance à l'augmentation du chômage au niveau national est perçue par 38% des Français contre 47% un an plus tôt.

Mais, contrastant avec cet "apaisement des craintes collectives", selon Elisabeth Dupoirier et Bruno Palier, les Français broient toujours plus de noir au sujet de leur situation personnelle. Plus de six Français sur dix (62%) évoquent un risque de chômage pour eux ou un membre de leur foyer. En outre, près des trois quarts des personnes interrogées (74%) pensent que leurs enfants vivront moins bien qu'elles. "Le niveau d'inquiétude élevé est dominant dans tous les segments de la population", notent les auteurs mais, paradoxalement, il s'élève avec le niveau de diplôme pour "culminer à 56% parmi qui ceux qui ont fait des études supérieures".

Les revenus sont une préoccupation majeure pour bon nombre de Français. Ainsi, une personne interrogée sur deux déclare "vivre difficilement avec les revenus de son foyer". Cette difficulté concerne autant les inactifs que les actifs, et près d'une personne en emploi sur deux (48%). Sans surprise, ellle concerne davantage les employés et les ouvriers, dont au moins six sur dix se déclarent en difficulté avec leurs revenus. Autre signe des problèmes de ressources que connaissent une partie des personnes en France: près de quatre sur dix (39%) déclarent avoir un complément régulier de revenu, que ce soit une aide publique (prime pour l'emploi notamment) ou privée.

Le pouvoir d'achat est d'ailleurs la troisième préoccupation personnelle majeure des Français, cité par près d'un quart d'entre eux (23%). La question de l'emploi est prégnante par le biais de leur descendance : 28% des personnes interrogées se disent préccupées en premier lieu par les débouchés professionnels de leurs enfants. "A l'exception des chômeurs, la question de l'emploi personnel est en fait plus spécialement ressentie comme celle de l'emploi des jeunes", soulignent les auteurs. Et là encore, paradoxe, les cadres supérieurs et les salariés en CDI sont les plus inquiets. La retraite compte parmi les trois principales inquiétudes personnelles des Français.

Dans quelle mesure ces préoccupations sociales auront-elles un impact sur le résultat de l'élection présidentielle? Ce qui est sûr, c'est que les électeurs sont peu nombreux à faire confiance aux candidats pour améliorer leur ordinaire. Ils sont 33% à citer Nikolas Sarkozy et 25% à miser sur Ségolène Royal. Mais 28% des personnes interrogées pensent que le président de l'UMP est le candidat qui risque d'aggraver le plus leur situation, contre 21% pour la candidate du PS.

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