Jazz sans frontières à Nice

Dans l'été des festivals, Nice occupe une place à part. Du jazz (toujours) et des musiques improvisées de tous horizons.

Drapée de blanc, Dee Dee Bridgewater se lance dans une chanson malienne du 12ème siècle. A ses côtés, des musiciens de Bamako, un percussionniste argentin (Minino Garay) et un bassiste new-yorkais (Ira Coleman). Rencontre du jazz et de la musique africaine, le concert phare de cette soirée du 23 juillet donnée au coeur des jardins de Cimiez illustre parfaitement l'esprit du Nice Jazz Festival.

"Chacun a sa propre définition du jazz. La mienne, c'est un jazz de métissage", confie Viviane Sicnasi, qui pour la septième année, organise ce festival, l'un des grands rendez-vous de l'été pour les amateurs de musiques improvisées. Un choix artistique qui s'est concrétisé, lors de l'édition 2007 (18-25 juillet) par des soirées thématiques offrant un large spectre musical : reggae, flamenco, soul, funk... Ouvert par la jeune chanteuse géorgienne Katie Melua , recordwoman des ventes dans la riche catégorie "nouvelles voix", le NFJ s'est ainsi clos avec Manu Dibango, tonique porte-voix d'un jazz africain généreux et joyeux.

Le fan puriste de jazz peut regretter l'époque des Miles Davis, Lionel Hampton ou encore Count Basie dont le portrait illustre l'affiche du festival, l'ouverture musicale assure le succès du Nice Jazz Festival. Ajoutez l'attrait d'un site agréable - un jardin planté d'oliviers-, des tarifs étudiés - 39 euros pour six heures de musique et six formations sur trois scènes-, et ... moult stands de restauration. Autant d'ingrédients qui donnent un cachet spécial à ce festival, fête populaire où le jeune aux "dreadlocks" côtoie le père de famille avec son fils sur ses épaules, ou l'élégante retraitée venue avec ses "copines".

La billetterie - entre quarante et cinquante mille spectateurs en moyenne - ne suffit pas pour autant à boucler le budget du Nice Jazz Festival. Pour couvrir les dépenses (2,6 millions d'euros), Viviane Sicnasi peut compter sur la ville de Nice (1 million d'euros) et un club de partenaires fidèles (Air France, Bouygues Télécom, Volkswagen...) qui a été rejoint cette année par le Crédit Mutuel. Reste que l'exercice comporte une bonne part de risque. Cette fameuse alchimie à réaliser entre l'art et les finances. Un métissage d'un autre genre.

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