LBO : recrutement en stand-by

Les équipes dédiées au leveraged finance sont directement concernées par la crise immobilière américaine, mais il semble prématuré de tirer le signal d'alarme.

La crise du marché de l'immobilier et du crédit aux Etats-Unis rejaillit directement sur le marché de la dette. "Dans le prolongement de la crise des subprimes, on constate depuis plusieurs semaines sur le marché de la dette LBO une sensible augmentation de l'aversion au risque, se traduisant par un durcissement des conditions de financement et une crise de la liquidité", explique Etienne Maillard, consultant en charge des practices Financements structurés et Private Equity au sein de la division City du cabinet de recrutement Michael Page International à Paris.

Ainsi, les opérations en cours de montage peinent à trouver des financements. L'incertitude concernant le marché des fonds CDO (Collateralised debt obligation) et CLO (Collateralised loan obligation), gros consommateurs de dette LBO, ne fait qu'accentuer ce phénomène. "Dans ce cadre, bien qu'il soit trop tôt pour dire si des réductions d'effectifs auront lieu, les recrutements, en banque notamment, sont aujourd'hui gelés. Il faudra attendre la rentrée pour voir l'évolution des taux d'intérêt et de la crise aux Etats-Unis".

L'attentisme prévaut.

Faut-il envisager un scénario catastrophe ? Si les banques européennes ne sont pas à l'abri de la crise américaine, comme l'allemande IKB, présente sur le marché subprime, qui vient d'émettre un profit warning, les professionnels se veulent néanmoins rassurants, à l'instar de Mathilde Lemoine, chef économiste d'HSBC, pour qui la crise actuelle est "assez localisée" et ne risque pas de se transformer en crise systémique. De plus, le mois d'août est généralement calme en matière de recrutement, ce qui limite l'impact de la crise.
Enfin, en matière de LBO, cette période pourrait être salutaire. "Elle signe déjà la fin des covenant-lite loans et devrait provoquer un retour à des multiples d'endettement et des valorisations plus raisonnables", relève Etienne Maillard.

Le groupe bancaire français BNP a assuré, aujourd'hui, mettre en oeuvre une "politique prudente et vigilante" en matière de LBO. "Il n'est pas question d'arrêter cette activité, mais de la manager sérieusement" , a déclaré Georges Chodron de Courcel, directeur général délégué du groupe.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.