La croissance française en deçà de son potentiel

Selon la note de conjoncture de l'Insee, la France devait maintenir sa croissance à un rythme annuel proche de 2% au premier semestre 2007. L'acquis de croissance en juin devrait être de 1,7%, soit 0,1 point de moins que lors de la prévision de décembre.

Pas de quoi pavoiser, pas de quoi non plus désespérer. Avec une consommation des ménages toujours soutenue mais des exportations plus poussives, la croissance française devrait progresser de 0,5 à 0,6% au cours des deux prochains trimestres, soit une "croissance douce" indique l'Insee dans sa note de conjoncture publiée aujourd'hui. Au premier semestre 2007, "la France devait maintenir sa croissance à un rythme annuel proche de 2%, comme en 2006" et les créations d'emplois devraient rester dynamiques (110.000 postes supplémentaires au premier semestre) a expliqué Eric Dubois, le chef du département de la conjoncture à l'Institut de la statistique et des études économiques.

Malgré un environnement international porteur, la France n'a pas su hausser son rythme de croissance. Avec 2% de croissance annuelle, le bilan 2006 est "en demi-teinte", admet Eric Dubois. La faible réactivité de la France aux éléments extérieurs devrait jouer en sa faveur en ce début d'année puisque malgré un contexte cette fois moins favorable, en raison de la poursuite du retournement du marché immobilier américain, le même rythme devrait être maintenu.

Le ralentissement de la conjoncture mondiale va peser sur les exportations françaises, qui vont progresser moins vite que fin 2006 et surtout moins vite que les importations. Selon l'Insee, le commerce extérieur devrait ainsi amputer la croissance de 0,2 point au premier comme au deuxième trimestre. Si les importations continuent de progresser, c'est en raison essentiellement de la consommation des Français dont la vigueur ne devrait pas se démentir dans les prochains mois grâce aux gains de pouvoir d'achat enregistrés du fait des baisses d'impôts, de l'accalmie sur les prix du pétrole et de l'amélioration du marché du travail.

C'est donc encore la consommation qui devrait tirer la croissance française, tandis que l'investissement des entreprises devrait croître d'environ 3% au premier semestre. Au total, l'Insee prévoit une croissance de 0,5% au premier trimestre et 0,6% au deuxième, soit un acquis de croissance (le niveau de progression du produit intérieur brut que la France est assurée d'atteindre à condition qu'il n'y ait pas de récession en fin d'année) de 1,7% fin juin.

Comme de coutume, l'Insee prend soin d'indiquer quels aléas pèsent sur ces prévisions: à la baisse, peuvent jouer un atterrissage plus brutal que prévu du marché immobilier américain ou "un accroissement de l'aversion au risque" sur les marchés financiers. A la hausse, une nouvelle embellie de la croissance dans la zone euro ou une consommation des ménages français encore plus forte que prévu, au détriment de leur taux d'épargne, ne sont pas totalement à écarter. Quant aux éventuels effets macroéconomiques des élections présidentielle et législatives, "leur impact n'est pas vraiment perceptible", estime Eric Dubois.

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