La CFDT perd sa première place aux élections des comités d'entreprise de 2005

Pour la première fois depuis 1989, la centrale de François Chèrèque, avec 20,6% des voix, se retrouve derrière la CGT (22,5%) pour les élections aux CE se déroulant les années impaires. Le ministère du Travail y voit là une conséquence de l'engagement de la CFDT en faveur de la réforme Fillon des retraites de 2003.

Coup dur pour la CFDT. En 2005, la centrale de François Chérèque s'est fait doubler par la CGT lors des élections des comités d'entreprise (CE), selon une synthèse des résultats publiée par la Dares (ministère de l'Emploi). La CFDT baisse de 22,6% des voix en 2003 à 20,6% en 2005. Elle passe derrière la CGT, qui passe de 22,1% à 22,5% et devient le premier syndicat pour les résultats aux CE relevés les années impaires (les élections aux CE ont lieu tous les deux ans), pour la première fois depuis 1989.

Pour leur part, contrairement à une idée reçue - le nouveau président Nicolas Sarkozy souhaite mettre fin au monopole de présentation des candidats au premier tour des élections détenu par les syndicats représentatifs -, les listes présentées par des "non syndiqués" restent globalement en tête, avec 23,5% des suffrages (23,2% en 2003).

Cette baisse de la CFDT intervient deux ans après le positionnement de la confédération en faveur dela réforme Fillon des retraites intervenue en 2003. Déjà, aux élections des CE de 2004, la CFDT avait reculé de 2,2 points avec un score de 20% contre 22,2% en 2002.

Les résultats des élections aux comités d'entreprises, obligatoires dans les entreprises de cinquante salariés et plus, ne sont pas établis sur la même base les années paires et impaires. Les années paires comprennent en effet les votes à la SNCF, dont les électeurs représentent 7% des votants ces années-là, ce qui infléchit le résultat global en faveur de la CGT et des syndicats "non confédérés" (notamment SUD et les autonomes), très présents dans l'entreprise ferroviaire.

D'ailleurs, la baisse de la CFDT en 2005 profite "principalement aux syndicats non confédérés", membres de l'Unsa (syndicats autonomes), de Solidaires (SUD) ou aux syndicats d'entreprise, ajoute la Dares. Ces syndicats ont recueilli 7,4% des voix, une progression de 1,3 point.

FO, avec 12,5% (-0,2%), et la CFTC, avec 6,8% (+0,1%) sont quasi-stables. La CFE-CGC obtient 6,6%, le même score qu'en 2003. Quelque 63,2% des salariés concernés ont participé aux élections aux CE en 2005, soit une baisse de 0,6 point par rapport à 2003, explique également le ministère du Travail.

En compilant les résultats obtenus les années paires et impaires, la CGT demeure la première organisation, avec 23,6% pour la période 2004-2005. Elle devance, en moyenne, les listes présentées par des non-syndiqués (22,9%) et la CFDT (20,3%). "L'érosion de l'audience de la CFDT, observée entre les cycles 2000-2001 et 2002-2003, se creuse", observe la Dares. FO arrive en quatrième position pour 2004-2005 (12,6%), puis les syndicats non confédérés (7,9%), la CFTC (6,4%) et la CFE-CGC (6,3%).

Les résultats par collèges électoraux pour 2005 confirment par ailleurs la prééminence de la CGT chez les ouvriers (27,8%). Les non-syndiqués restent en tête chez les "agents de maîtrise, techniciens, ingénieurs et cadres" (26,8%), et la CFE-CGC chez les "ingénieurs et cadres" (27,5%).

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.