E.ON n'exclut pas de rester minoritaire dans Endesa

Le groupe d'énergie allemand E.ON compte encore sur un succès de son OPA à 41 milliards d'euros sur l'espagnol Endesa. Wulf Bernotat, président du groupe allemand, n'a pas exclu de rester un actionnaire minoritaire, attendant la fin de l'offre le 29 mars pour décider de la suite des opérations.

Demeurer minoritaire dans le capital d'Endesa est une issue qu'E.ON n'exclut plus, alors que son offre publique d'achat sur l'Espagnol approche de son but. Le président du groupe d'énergie allemand, Wulf Bernotat, l'a indiqué ce mercredi lors de la présentation devant la presse des résultats annuels du groupe d'énergie, lesquels ont au demeurant représenté un intérêt très secondaire.

Pressé de questions sur les intentions de son groupe, notamment de journalistes venus en nombre d'Espagne, Bernotat a répondu avec flegme: "Nous saurons le 29 mars, au terme de l'offre, où nous en sommes [dans le capital d'Endesa] et ce que nous devons décider". Des annonces suivront au plus tard le 3 avril.

Si de fait la majorité du capital d'Endesa devait lui échapper au bout du décompte fin mars, Bernotat évoque "en théorie" la possibilité de demeurer minoritaire, voire d'abandonner la partie, de même que de poursuivre dans la direction d'une acquisition majoritaire. Dans cette hypothèse, il ne pourrait acquérir de nouveaux titres qu'au terme d'une période de carence de six mois, et dans une tranche maximale de 6% du capital par an, prévoit le droit boursier espagnol.

E.ON n'a en tout cas pas l'intention de demander une prolongation de la durée de l'offre. Il a posé comme condition depuis son lancement, le 21 février 2006, de détenir au moins 50% du capital et une action de la cible espagnole. Pour le moment, seulement 1% des titres ont été apportés à l'Allemand, a-t-il été précisé. Mais un tel niveau n'est pas inhabituel, les actionnaires attendant souvent le dernier moment pour répondre à une offre publique.

Et la situation confuse qui s'est créée dans le capital d'Endesa ces derniers jours n'arrange rien à l'affaire. Le concurrent italien Enel contrôle désormais 22% du capital et peut monter à 25%. En additionnant les participations du groupe de bâtiment Acciona (21%) et de la Sepi (3%), holding d'Etat espagnol, ce front d'actionnaires hostiles à E.ON ont les moyens en théorie d'envoyer son offre au tapis.

Le suspense pourrait donc durer jusque dans les derniers jours du mois. Acciona doit décider si, comme il l'a laissé entendre, il cède in fine son paquet de 21% d'actions Endesa à l'Allemand s'il ne se satisfait pas lui-même d'une situation de co-contrôle de la cible. Les pourparlers avec Acciona se poursuivent du reste, a indiqué Bernotat. Un contact avec Enel va être recherché, pouvant démarrer avant le terme de l'offre.

"Nos chances restent réelles, pas seulement mathématiques, d'obtenir la majorité du capital", a conclu sur ce chapitre le patron allemand. Il entend concentrer tous ses efforts dans cette direction pour les trois semaines à venir. C'est pourquoi il a annoncé mardi soir ne plus exiger la modification des statuts de l'entreprise d'Endesa, lesquels plafonnent actuellement à 10% les droits de vote que peut détenir un actionnaire unique. L'assemblée extraordinaire des actionnaires d'Endesa qui devrait en délibérer le 20 mars prochain a du coup été annulée par l'Espagnol. E.ON avait fait de la levée du plafonnement des droits de vote dans Endesa une condition à la réussite de son offre publique d'achat.

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