Fiat Lux (e)

Les appliques lumineuses dorées se vendent par paire. Celles Louis XV sont les plus recherchées. Les prix restent stables.

Jusqu'à la moitié du XIXème siècle, c'est le feu, sous toutes ses formes, qui éclairait les demeures. Si Chinois et Egyptiens ont amélioré l'intensité lumineuse à l'aide de miroirs en métal poli, miroirs devenus convexes sous les Romains, ce n'est qu'à la fin du XVIème siècle que les châteaux se sont dotés d'appliques fixes, supportant des chandelles multiples dont la cire fondue coule dans des bobèches.

Sous le règne de Louis XIV apparaissent les premières appliques à branches, ou "bras de lumière" artistiques dont la réalisation, très décorative, nécessitait l'intervention de plusieurs corps de métiers, fondeur, ciseleur, doreur, etc... Un ornementiste intervenait pour les pièces exceptionnelles, et le signalait avec son poinçon ou sa signature, preuve qui aujourd'hui peut en décupler le prix.

Louis XIV, pour se différencier, aimait les appliques en argent massif, aujourd'hui presque toutes disparues. L'époque Louis XV, très féconde en décors, notamment "Rocaille", demeure la plus appréciée des collectionneurs, qui se rabattent également depuis peu sur le Louis XVI, moins tarabiscoté, au style plus antique, avec un retour à la nature (fleurs, guirlandes, pompons). On trouve également quelques appliques anciennes en porcelaine, avec des motifs d'inspiration chinoise.

Au XIXème siècle, on fabrique de nombreuses copies, parfois sur des lampadaires en laiton ou en cuivre, voire en tôle peinte. Avec l'arrivée de l'électricité, nombre de bougeoirs reçoivent une douille, mais les supports demeurent: ce sont eux qui donnent la valeur de l'objet.

Savoir: Les appliques se vendent par paire, l'unité étant dévalorisée, certains modèles uniques ne trouvant pas preneur. Pour une paire d'époque, c'est la qualité du travail d'ensemble qui prime, plus encore que son état et sa taille. Il faut en effet que le luminaire représente un modèle, si possible répertorié, avec des motifs parfaitement ciselés. La dorure d'époque, souvent affadie est plus recherchée qu'une restauration trop clinquante. Les signatures de bronziers (Pitoin, Prieur, Cafieri, Gouthiere, Sormani) font envoler les adjudications, le marché étant soutenu pour les pièces authentiques et exceptionnelles. De nombreuses copies, souvent de bonne facture, ont été réalisées au XIXème siècle, il est préférable de demander un avis à un expert en cas de doute.

Acheter: La gamme des prix est très large. L'adjudication la plus chère du monde date de 1999 avec un achat du Musée Getty à 2,1 millions d'euros pour une suite de quatre appliques commandées en 1781 par Marie Antoinette pour son boudoir de Versailles. Aujourd'hui, sauf pour les rares pièces de "qualité musée" qui peuvent atteindre les 125.000 euros, le marché voit ses prix se stabiliser, voire baisser pour le tout-venant. Il faut compter autour de 30.000 euros pour une très belle paire signée du XVIIIème siècle, aux environs de 8.000 euros pour un ensemble cohérent de la même époque, les appliques de style en bronze doré oscillant entre 1.000 et 4.500 euros si elles sont en bon état.

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