Lundi de Pentecôte : trois scénarios pour clarifier l'imbroglio

Le secrétaire d'Etat à la Prospective Eric Besson, estime que la création d'une journée de solidarité en faveur des personnes âgées est un succès. Mais il propose trois schémas pour traiter les difficultés nées de l'ambiguïté du statut du lundi de Pentecôte, qui n'est plus férié mais où la moitié seulement des Français travaillent.

Comment se sortir du guêpier du lundi de Pentecôte? Eric Besson, secrétaire d'Etat à la Prospective, a proposé ce matin trois pistes de réflexion pour résoudre les problèmes nés de la suppression de ce jour férié au nom de la solidarité avec les personnes âgées.

C'est à la demande de Xavier Bertrand, le ministre du Travail, qu'Eric Besson a planché sur la question. Selon les conclusions de son rapport, remis ce mardi, la création de la "journée de solidarité pour la dépendance" est globalement un succès. Cette initiative, prise après la canicule de l'été 2003 et les 15.000 morts qui en ont résulté, a permis d'instituer une contribution payée par les employeurs en faveur des personnes âgées et handicapées, contribution qui rapport 2 milliards d'euros par an. En contrepartie, les salariés sont censés travailler un jour de plus dans l'année, souvent - mais pas toujours - le lundi de Pentecôte, qui a perdu à cette occasion son statut de jour férié.

Le problème tient aux modalités concrètes d'organisation de la réforme et au statut du lundi de Pentecôte. Même si elle n'est plus fériée, cette journée n'est pas devenue comme les autres. Comme l'a souligné Eric Bessson ce mardi matin, il n'y a qu'un Français sur deux qui travaille ce jour-là. En outre, "les services publics pour l'essentiel ne fonctionnent pas et les enseignants n'enseignent pas, ce qui entraîne des problèmes de garde d'enfants". D'où une impression de "désordre", selon le secrétaire d'Etat, qui "brouille" le succès de la réforme.

Et cette impression ne va pas s'arranger en 2008: le 8 mai tombera un jeudi et la Pentecôte le dimanche suivant, ce qui pourrait inciter de nombreux Français à prendre un méga pont du jeudi 8 au mardi 13 mai...

Du coup, Eric Besson formule trois propositions différentes pour traiter le problème, sachant que l'hypothèse d'un abandon de la réforme n'est pas envisagée. Première hypothèse: revenir au principe d'une journée de solidarité "obligatoirement travaillée le lundi de Pentecôte ou un autre jour férié", sans possibilité de fractionner dans l'année les sept heures réclamées. "Ce scénario, qui permettrait de revenir à la simplicité théorique initiale, paraît difficile à mettre en place, car il remettrait en cause les accords qui ont été passés depuis trois ans dans certaines branches ou entreprises", estime le secrétaire d'Etat.

Deuxième hypothèse: revenir à l'inverse au lundi de Pentecôte férié et laisser les entreprises et les salariés négocier les modalités de leur journée de solidarité. Une formule qui "permettrait une plus grande souplesse et plus de lisibilité pour les Français mais qui nécessiterait une modification législative et dépendrait de la bonne tenue des négociations".

Dernière hypothèse, enfin: en rester à la situation actuelle, en améliorant la garde des enfants le lundi de Pentecôte et en restreignant le transport routier ce jour-là. Ce scénario passerait par un travail d'information plus poussé en direction des Français, ainsi que par l'amélioration de la prise en charge des enfants. Il devrait également s'accompagner de restrictions à la circulation des poids lourds (comme les week-ends ou jours fériés) sur les grands axes routiers, pour permettre à ceux qui ne travaillent pas de partir en week-end.

Reste au chef du gouvernement François Fillon à prendre une décision en la matière. Ce devrait être chose faite au début de l'année prochaine.

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