Rachida Dati veut revoir le système de remise automatique des peines

Dans une interview accordée au Parisien de ce vendredi, Rachida Dati, Garde des Sceaux, explique pourquoi elle souhaite remettre en cause le système de remises de peine automatique pour tous les détenus.

Dans une interview accordée ce vendredi ,matin au Parisien, Rachida Dati, Garde des Sceaux, martèle sa volonté de renforcer les obligations de soins pour les délinquants et criminels sexuels et les mesures de sûreté envers ceux qui refusent de se soigner. Et annonce son intention de remettre en cause le système de remise automatique des peines.

Interrogée sur Francis Evrard, ce récidiviste sorti de prison à l'issue de sa peine mais reconnus dangereux par les experts, la garde des Sceaux a indiqué qu'il "est de notre responsabilité de ne pas laisser ce genre d'individus totalement en liberté. Il n'y a rien de choquant à vouloir légiférer quand on se rend compte, même à l'occasion d'un fait divers, que la loi est incomplète. Des mesures ont été prises, d'autres le seront bientôt", a-t-elle affirmé.

La loi du 10 août 2007 consacrée à la lutte contre la récidive prévoit que les délinquants sexuels et dangereux qui ne se soignent pas en prison ne pourront plus bénéficier d'une libération conditionnelle. Elle entend donc "recruter des médecins coordonnateurs", son objectif étant de passer de 150 actuellement à 450, des mesures qui ne seront applicables qu'en mars 2008.

Elle rappelle également qu'elle ne veut pas qu'un "condamné sache d'emblée qu'il n'exécutera pas la totalité de sa peine". Elle ne remet "pas en cause le principe des réductions de peine automatiques, mais les moyens d'y parvenir sont revus".

Pour les criminels sexuels arrivés en bout de peine mais qui présentent un risque manifeste de récidive, Rachida Dati estime qu'"une loi sera nécessaire pour créer des centres fermés réservés aux pédophiles qui ont terminé leur peine mais qu'on doit continuer à surveiller". Le projet verra le jour en 2009.

Dans le même esprit, elle a "élargi l'application du bracelet électronique mobile pour améliorer la surveillance judiciaire à la sortie de prison". Quant "aux détenus qui souffrent de troubles psychiatriques graves et dont la place n'est pas derrière les barreaux, "ils seront dirigés vers des "hôpitaux-prisons", c'est-à-dire des unités sécurisées par le personnel pénitentiaire, dans des hôpitaux psychiatriques".

La future loi devrait également permettre "à l'administration pénitentiaire de bénéficier d'un échange d'informations strictement encadré au dossier médical des détenus afin d'améliorer leur prise en charge et la sécurité", a rappelé la ministre.

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