Cannes, vitrine de la diversité du cinéma mondial

Une comédie musicale française réussie, un film électrochoc sur la Roumanie à la fin du communisme, un petit opus chinois avec une grande star, un documentaire sur l'avocat Jacques Vergès... Le Festival de Cannes témoigne de la vitalité et de la diversité du cinéma mondial.

En attendant les festivités, qui s'annoncent tonitruantes, du 60ème anniversaire du Festival, ce dimanche 20 mai, la machine cannoise tourne à plein régime, multipliant ses offres dans ses différentes sélections, officielles ou parallèles.

Il y a bien longtemps que le Festival n'avait inscrit une comédie musicale au menu de la compétition officielle. Voilà qui est chose faite et c'est d'autant plus une bonne surprise qu'elle est signée du jeune réalisateur français Christophe Honoré. Comme son titre l'indique, "Les chansons d'amour" parle des sentiments. Mais pas sur le mode mièvre. Il traite sur un air tantôt gai, tantôt grave, du vagabondage sentimental d'un trio de jeunes gens très nouvelle vague, genre "Bande à part" de Jean-Luc Godard. Tout sauf convenu, le film prend sans arrêt des directions inattendues et la bande-son, signée Alex Beaupain, tient plutôt bien la route. Il sort en salles mercredi prochain. Nous en reparlerons plus longuement à cette date.

En compétition toujours, mais dans un tout autre genre, "Quatre mois, trois semaines et deux jours" du Roumain Christian Mungiu. L'histoire - sinistre - d'un avortement clandestin à la fin de la dictature des Caucescu. Avec une grande économie de moyens, d'images et de motsÂ? mais sans misérabilisme larmoyant, le film dit quantité de choses sur ce régime de non-dits et sur les effets pervers de l'endoctrinement subi par la population. Avec entre autres ce constat sur le cynisme d'un système qui interdit l'avortement non pas pour des raisons morales mais pour augmenter la main d'oeuvre corvéable à merci.

Dans la sélection Un Certain regard, officielle aussi, mais moins grand public, "Le voyage du ballon rouge" du Taïwanais Hou Hsiao Hsien, qui a eu plusieurs fois les honneurs de la compétition officielle depuis son chef d'oeuvre, "Le maître de marionnettes", prix spécial du jury en 1993. Mais cette fois le maitre du cinéma chinois s'est mis en roue libre dans Paris pour suivre, d'une caméra légère, les errances d'un ballon rouge au dessus de la tête d'un petit garçon. Doté d'un tout petit budget (3 milllions d'euros), le film dont la vedette est un garçonnet est servi par la grâce d'une grande star, Juliette Binoche, sa maman, marionnettiste débordée par le quotidien.

Dans un Certain regard, toujours, les festivaliers se sont passionnés pour l'enquête menée par Barbet Schroeder sur le célébrissime avocat Jacques Vergès. Intitulé "L'avocat de la terreur", le documentaire très fouillé, et bien conduit, alterne sans lasser témoignages, documents d'époque et interview de l'intéressé, dont la vie comporte bien des zones d'ombre. Avec ténacité, le réalisateur s'attache à éclairer le cheminement d'un homme parti de l'anticolonialisme pour aboutir à la défense du terrorisme international et/ou du grand banditisme (Carlos). Nous plongerons plus avant dans cette enquête lorsque le film sortira en salles le 6 juin.

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