Les cours du café ont atteint des plus hauts depuis huit ans cette semaine à Londres, en raison des craintes d'une insuffisance de la production vietnamienne. Avec un pic à 1.735 dollars la tonne, le prix d'une tonne de robusta est revenu à ses niveaux du début de l'année 1999. Il a grimpé de 50% au cours des douze derniers mois.

Cette envolée s'explique par les craintes entourant la récolte du Vietnam qui, avec une production estimée à 15,5 millions de sacs (60 kilos) en 2006/07, représente plus du tiers des exportations mondiales de robusta. Ceci sans compter la faiblesse actuelle des stocks, dans lesquels les torréfacteurs ont largement puisé, et qui ne représentent plus que le dixième des récoltes annuelles. L'Organisation internationale du café s'est inquiétée de cette situation cette semaine, indiquant que le déficit mondial de café pourrait atteindre cette année 8 millions de sacs, soit 480.000 tonnes. Une situation sur laquelle parient bien sûr nombre de spéculateurs, ce qui nourrit un peu plus l'envolée des cours.

Sur le front de l'arabica, la situation est également tendue. La météo au Brésil soulève des inquiétudes sur la production du principal exportateur de qualité arabica. Un front froid en provenance de l'Antarctique pourrait s'abattre sur les Etats du Minas Gerais, du Parana et de Sao Paulo en fin de semaine prochaine. Ces trois régions assurent à elle seules près des neuf dixièmes de la production brésilienne.

Cette année, les trois Etats devraient cueillir 18,8 millions de sacs d'arabica sur la campagne s'étendant de juin à novembre, a déjà indiqué le ministre de l'Agriculture local. Une sérieuse baisse par rapport aux 28,7 millions de sacs récoltés l'an dernier. Sur le NYBoT américain, l'arabica pour le contrat de juillet vaut 1,12 dollar la livre (454 grammes) - un plus haut depuis un mois - contre 1,08 dollar une semaine plus tôt.