Les hommes clé de l'affaire EADS

Parmi les 1.200 personnes mises en cause dans l'affaire des délits d'initié d'EADS, quelques personnalités se détachent de par leurs hautes fonctions qui leur auraient permis de bénéficier d'informations privilégiées.

Parmi les 1.200 personnes concernées par le délit d'initié sur EADS, l'AMF s'est concentrée sur les dirigeants du groupe et de sa filiale Airbus. Tout l'état-major du groupe est donc visé par l'enquête sur les ventes de titres EADS entre mai 2005 et juin 2006, avant que le titre s'effondre, plombé par les difficultés de la production de l'A380. Parmi eux, quelques personnages clés.

Les Français
Arnaud Lagardère: c'est le principal actionnaire français d'EADS, avec l'Etat. Il a vendu 7,5% de sa participation en avril 2006, ce qui lui a rapporté plusieurs centaines de millions d'euros de plus-values.

Noël Forgeard: alors patron d'Airbus, il a mené le projet A380. Il devait donc être parfaitement au courant des difficultés dans la réalisation de l'avion géant. Il a ensuite été nommé co-président d'EADS. Il a vendu un peu moins de 300.000 titres, ce qui lui a rapporté une plus value de 4,7 millions d'euros. Ses enfants ont aussi vendu des titres. Il a démissionné de son poste.

L'Etat français: il a été informé des difficultés du groupe EADS après une réunion tenue entre l'Agence des participations de l'Etat et les responsables du groupe d'aéronautique, qui s'est tenue, selon Le Figaro, le 2 décembre 2005. Thierry Breton, alors ministre de l'Economie et des Finances, a été destinataire de l'information.

Les Allemands
Manfred Bischoff: c'est le représentant de Daimler, l'actionnaire allemand de référence, qui détenait 30% d'EADS. Daimler a vendu 7,5% de sa part en avril 2006 puis un autre paquet représentant aussi 7,5% du capital début 2007. Manfred Bischoff est aujourd'hui président du conseil de surveillance de Daimler.

Thomas Enders: il y a quelques mois, il était avéré que le co-président d'EADS n'avait pas vendu ses stocks-options en mars 2006. Il est aujourd'hui mis en cause par la note de l'AMF. Thomas Enders est aujourd'hui président d'Airbus.

Gustav Humbert : l'ex-directeur général d'Airbus n'a reconnu les difficultés rencontrées dans la mise au point de l'A380 qu'en mai 2006. Il a vendu ses stocks-options en novembre 2005. Il a démissionné de son poste.

Une victime
La Caisse des dépôts et consignation. Le 4 avril 2006, le groupe Lagardère a vendu, notamment à la CDC, les 7,5% du capital qu'il détient. La Caisse se retrouve avec un portefeuille de titres sévèrement décotés. Ce mercredi, elle a réaffirmé que "si des agissements nuisant aux actionnaires étaient avérés, la CDC se joindrait à la procédure".

D'autres dirigeants actuellement en place d'EADS sont visé par la note de l'AMF et se retrouvent dans une situation très inconfortable. Parmi eux, François Auque (directeur d'Astrium), Jussi Itavuori (DRH), Fabrice Brégier (Mission performance opérationnelle EADS), Ralph Crosby (directeur d'EADS North America).

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