PPR ne relèvera pas le prix de son offre sur Puma

Dans une conférence de presse tenue ce jeudi matin en Allemagne pour présenter les avantages de la fusion entre PPR et Puma, François-Henri Pinault a indiqué que son groupe n'augmentera pas le prix offert aux actionnaires de l'équipementier sportif allemand. PPR, qui détient déjà 27,1% de Puma, ne fixe pas de seuil plancher pour la réussite de son OPA. Selon nos informations, la cible une fois acquise doit être consolidée dans le pôle distribution du groupe français.

PPR affiche sa confiance dans la réussite de son offre d'achat sur Puma. Le groupe de luxe et de distribution a indiqué ce matin à Nuremberg (Allemagne), lors d'une conférence dédiée à la presse et aux investisseurs, qu'il ne fixera pas de niveau minimum à l'acceptation de l'offre sur Puma. PPR détient déjà, avec 27,1% du capital acquis auprès de Mayfair, une minorité de blocage au sein de l'équipementier sportif allemand.

François-Henri Pinault, PDG de PPR, estime que 27,1% sont déjà une bonne participation pour travailler en bonne intelligence avec les dirigeants de Puma. Le jeune dirigeant a indiqué que "bien sûr" il serait heureux de monter davantage dans le capital. Mais dans le même temps, il a adopté une position ferme, en affirmant ne pas vouloir augmenter le prix de l'offre.

Pour s'en expliquer, il a souligné que sa "décision personnelle" avait été de lancer une "offre publique, une offre volontaire adressée à tous les actionnaires". Il a insisté sur le "très bon prix" offert, soit 330 euros, qui représente une prime de 24% sur la moyenne du cours de la cible durant un mois avant le début des spéculations portant sur sa reprise. "Je n'augmenterai pas mon prix", a martelé le dirigeant, se définissant comme un "investisseur à très long terme" en visant Puma.

A la suite de ces annonces, le cours de Puma plongeait en Bourse de 8 euros (-2%) à environ 342 euros. Des investisseurs spéculatifs qui s'étaient placés dans la perspective d'une reprise totale du capital auront vraisemblablement empoché leurs bénéfices sans attendre.

PPR prend ainsi le risque de ne pas réunir la totalité du capital de Puma lors de son OPA, mais ne semble pas s'inquiéter d'une non adhésion à son offre. Il fait au contraire monter la pression sur les actionnaires. Le PDG de PPR a d'ailleurs insisté sur les atouts stratégiques du rapprochement avec Puma. Cette opération offre au groupe français un enrichissement de son portefeuille de marques, augmente sa marge et son rythme de croissance, de même qu'il accroît sa présence à l'international. Puma pourra pour sa part profiter du savoir faire de PPR dans le design et la distribution, notamment sur Internet où le français se hisse au 5ème rang mondial des plates-formes de commerce en ligne, selon ses propres dires. De son côté, François-Henri Pinault a indiqué que PPR continuerait sa stratégie d'acquisitions de marques.

La question s'est par ailleurs posée ces derniers jours à propos du pôle de rattachement de l'équipementier sportif allemand chez PPR. Jointe aujourd'hui au téléphone par La Tribune, une porte-parole de PPR indiquait que Puma entrerait dans le pôle distribution du groupe, lequel serait "sans doute" renommé dans le futur. Puma sera ainsi consolidé aux côtés des enseignes Fnac, Conforama et autre Redcats (vente à distance), l'autre pôle du groupe, celui du "Luxe", étant constitué autour de la marque Gucci. François-Henri Pinault avait jusqu'ici éludé cette question, en évoquant seulement le "sixième métier" apporté par Puma dans le groupe. L'allemand se situe à mi-chemin entre les produits de niche dans le luxe et la distribution cherchant à capter des marchés de masse.

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