A Cuba, Fidel Castro annonce son prochain départ

Le dictateur cubain vient d'annoncer son retrait prochain de la direction du pays. Il devrait être remplacé par son frère Raul, alors que Paris souhaite "une voie nouvelle" et "plus de démocratie" dans l'île.

Une page se tourne à Cuba où Fidel Castro vient d'annoncer ce mardi son retrait de la tête de l'Etat, mettant un terme à une longue période d'incertitude. Dans un message au peuple diffusé par le quotidien Granma, Castro, qui avait pris le pouvoir il y a 49 ans, dit qu'il n'aspire, ni n'acceptera un nouveau mandat présidentiel.

Cette annonce met fin à l'incertitude politique qui règne à Cuba depuis que Castro avait provisoirement délégué ses pouvoirs à son frère cadet, Raul, le 31 juillet 2006 à la suite d'une intervention chirurgicale.

Paris n'a pas tardé à réagir en souhaitant que cette décision de Fidel Castro ouvre "une voie nouvelle" et qu'"il y ait plus de démocratie dans ce pays", selon le secrétaire d'Etat aux Affaires européennes, Jean-Pierre Jouyet, ce mardi matin sur les ondes d'Europe 1.

A gauche, le député PS de Paris Jean-Christophe Cambadélis a estimé aussi, sur i-Télé, qu'une "page se tourne, mais je ne suis pas certain que le régime tourne, c'est-à-dire qu'on va continuer à avoir une certaine dictature cubaine". De fait, le nom de son successeur à la présidence sera dévoilé le 24 février lors d'une session de l'Assemblée nationale. Il devrait s'agir de son frère Raul Castro.

D'Afrique, où il est en tournée, George Bush a estimé pour sa part que le retrait de Fidel Castro devrait signifier le "début de la transition démocratique".

Depuis 1959, après avoir renversé le dictateur Fulgencio Batista, Fidel Castro a très vite instauré un nouveau régime dictatorial, sous lequel toute opposition était muselée, et une économie dirigiste, planifiée et socialiste, dans laquelle l'initiative privée était réduite à la portion congrue. La confiscation des avoirs étrangers (dont ceux de United Fruit Co) marque la rupture avec Washington qui essaiera, en vain, de renverser Castro à l'occasion de la désastreuse tentative de débarquement de la Baie des Cochons en avril 1961.

Les Etats-Unis mirent en place un embargo économique en 1962, mais renoncèrent à toute invasion de l'île aux termes d'un accord après l'affaire des missiles de Cuba qui avait vu s'opposer Washington et Moscou. Le pays fut d'ailleurs longtemps soutenu par l'URSS qui lui accordait une aide (4 à 6 milliards de dollars par an jusqu'en 1990) en échange de son alignement sur sa politique (envoi de forces cubaines dans plusieurs pays d'Afrique, soutien aux mouvements révolutionnaires d'Amérique latine), mais a fait face difficilement à une grave crise économique depuis la disparition du "grand frère soviétique". Ruiné, le pays n'a que peu de ressources à part le tourisme, la canne à sucre, les langoustes et les cigares...

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