Le repreneur italien d'Alitalia met en concurrence Air France-KLM et Lufthansa pour une future alliance

Alors qu'Air France-KLM annonce ce jeudi après-midi vouloir prendre une "participation minoritaire" dans la nouvelle Alitalia, le repreneur italien de la compagnie nationale est, selon nos informations, aussi en discussion avec le président du directoire de Lufthansa.

Le repreneur d'Alitalia est en discussion avec Lufthansa. Selon nos informations, Roberto Colaninno, le prochain président opérationnel de la Compagnie aérienne italienne (CAI) qui doit reprendre les activités rentables d'Alitalia, est en contact avec le président du directoire de Lufthansa, Wolfgang Mayrhuber.

Roberto Colaninno, patron du fabricant de scooters Piaggio via son holding familial Immsi, est le principal investisseur parmi les seize entrepreneurs italiens actionnaires de la CAI. Son holding familial Immsi a confirmé jeudi lors d'un conseil d'administration être prêt à investir jusqu'à 150 millions d'euros dans la CAI reprenant Alitalia.

Les seize nouveaux actionnaires ne pourront pas se désengager de la société avant 2013. Ces derniers sont prêts à mettre 1 milliard d'euros sur la table dans la nouvelle société baptisée "Compagnie aérienne italienne".

Interrogé par La Tribune sur les contacts avec Lufthansa, Immsi indique "ne rien commenter". De son côté, la compagnie allemande indique officiellement à La Tribune "qu'il n'y a aucune discussion en ce moment entre Lufthansa et Alitalia". Lufthansa a déjà un partenaire en Italie: la compagnie Air One de Carlo Toto qui doit justement fusionner, durant cette restructuration, avec la CAI-la nouvelle Alitalia...

Le patron de Piaggio semble en tout cas protéger ses arrières. Ses contacts avec Lufthansa se font parallèlement à l'annonce par Air France-KLM ce jeudi après-midi d'une prise de participation minoritaire dans la CAI au nom de "l'intérêt d'Air France-KLM de rester partenaire stratégique d'Alitalia". Air France-KLM et Alitalia sont liées au sein de l'alliance Skyteam. Une rupture de cette alliance pourrait représenter un coût de pénalité d'environ 200millions d'euros pour la partie rompant cette alliance.

Le gouvernement italien a en tout cas adopté, ce jeudi, le décret permettant à l'administrateur extraordinaire, qui sera nommé une fois Alitalia déclarée en faillite, de céder des activités de la compagnie de gré à gré, en en fixant lui-même le prix et sous condition qu'il s'agisse d'un repreneur en majorité italien. Autant de conditions correspondant au profil de la nouvelle société CAI. Alitalia pourrait se déclarer en faillite dès ce vendredi lors de son conseil d'administration, révélant son résultat du deuxième trimestre.

Enfin, la presse italienne a dévoilé ce jeudi les objectifs du plan "phénix" mis en place par la banque conseil Intesa Sanpaolo. La nouvelle compagnie devrait renouer avec les bénéfices en 2011, tablant notamment sur une forte réduction des coûts salariaux. Ces derniers devraient être ramenés à 705 millions d'euros dès la première année, contre 1,2 milliard actuellement. Le nombre de suppressions d'emplois serait de l'ordre de 5.000 à 7.000, sur les 19.400 salariés que compte Alitalia.

Le nombre de destinations serait lui-aussi réduit, de 195 aujourd'hui à 140. La nouvelle compagnie se concentrerait sur les courtes et moyennes distances et cherche donc un partenariat commercial avec une grande compagnie aérienne étrangère pour renforcer son offre et connecter son réseau aux vols internationaux.

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