Continental refuse l'offre de rachat de Schaeffler

En Allemagne, le très discret groupe Schaeffler a lancé une proposition de rachat sur le capital du géant Continental. L'offre qui valorise l'équipementier automobile à environ 10 milliards d'euros, vient d'être rejetée par Continental.

Une bataille de David contre Goliath a été tuée dans l'oeuf dans le secteur de l'équipement automobile. L'équipementier automobile allemand, Continental, a fermement rejeté aujourd'hui l'offre de rachat du groupe familial. Dans un communiqué il a déclaré que "le directoire de Continental rejette l'offre. Elle est hautement opportuniste, ne reflète pas, et de loin, la vraie valeur de Continental, elle ne suscite pas la confiance et en contient aucune logique industrielle convaincante".

Pourtant Schaeffler était en train de fourbir ses armes pour prendre le contrôle de Continental. Le Bavarois devait déjà avoir pris position au sein du groupe de Hanovre: le Handelsblatt affirme qu'il détient 30% de son capital, via différentes banques et le Financial Times Deutschland avance une part de 36%.

L'intéressé affirmait ne disposer que de 2,97% du capital de Continental et il ajoutait en contrôler 4,95% supplémentaires, via des instruments financiers. Schaeffler proposait de racheter le cinquième équipementier mondial au prix de 69,37 euros par action, ce qui valoriserait le groupe à un peu moins de 10 milliards d'euros. Dans un contexte d'attentisme économique en Europe, cette opération aurait constitué la fusion la plus importante du continent cette année.

Avec ses 8,9 milliards d'euros de chiffres d'affaires annuel en 2007, Schaeffler comptait s'attaquer à un ennemi de taille: Continental vise 26,4 milliards d'euros de ventes pour l'exercice en cours.

Pour préserver l'effet de surprise, Schaeffler aurait pris le contrôle d'options sur actions via différentes banques: Royal Bank of Scotland, Dresdner, Deutsche Bank et Merrill Lynch, d'après les quotidiens allemands. Cette tactique lui aurait permis de contourner la loi allemande, qui impose à un investisseur de se déclarer lorsque son investissement franchit le seuil de 5% des parts d'une entreprise.

D'après le Handelsblatt, la direction de Continental cherchait, hier, un moyen d'empêcher une offre publique d'achat hostile de la part de Schaeffler, mais il entendait tout de même discuter avec le groupe bavarois. L'agence Reuters avait elle annoncé que le directoire du géant du pneu a convoqué une réunion extraordinaire pour évoquer cette tentative de prise de contrôle. La solution a été vite trouvé: refuser l'offre de rachat.

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