Pénibilité : le Medef propose une réunion sous la pression du gouvernement

Le nouveau négociateur social de l'organisation patronale a proposé ce lundi une ultime réunion des partenaires sociaux d'ici huit jours. Le ministre du Travail menace de reprendre la main sur un dossier englué depuis plus de trois ans.

Le Medef sort de sa torpeur sur le dossier pénibilité au travail. Alors que, depuis le 23 avril, date de la dernière réunion de négociation programmée puis annulée, aucun autre rendez-vous des partenaires sociaux n'avait été fixé, le nouveau négociateur social du Medef, Benoît Roger-Vasselin, a relancé le dossier ce lundi. Une réunion pourrait intervenir d'ici huit jours, espère-t-il. Pourtant, encore "la semaine dernière le Medef n'était pas trop chaud" pour fixer une date, constate un responsable syndical.

Mais, depuis, le ministre du Travail est passé par là. Xavier Bertrand a demandé mardi 24 juin aux partenaires sociaux de se réunir pour la dernière fois "dans le courant du mois de juillet" afin de conclure cette négociation entamée il y a plus de trois ans. "Il est temps que l'on avance enfin" sur ce dossier, a-t-il affirmé, déplorant que "la dernière réunion n'est même plus fixée" et que "le Medef ne donne plus la moindre date pour la dernière réunion".

Et le minstre du Travail a haussé le ton: "si jamais cette réunion n'a pas lieu, l'Etat prendra une initiative pour faire redémarrer ce dossier". Message reçu au Medef donc, à la plus grande satisfaction des syndicats. Pour la CGT, qui se félicite de l'initiative gouvernementale, "la responsabilité du Medef est totale dans le blocage" et "l'urgence est que s'ouvre enfin une phase de discussions rapide tripartite (gouvernement/syndicats/patronat) permettant la mise en oeuvre d'un dispositif, au plus tard le 1er janvier 2009" de prise en compte de la pénibilité au travail.

Depuis l'ouverture de cette négociation début 2005, l'ensemble des syndicats réclame la mise en place d'un système de préretraites pour les salariés ayant été exposés à des pénibilités au cours de leur vie professionnelle, financé par les entreprises. Le Medef a toujours refusé un tel dispositif ou, lorsqu'il l'a accepté, celui-ci ne concernait qu'un nombre très réduit de salariés tant les critères d'entrée étaient restricitifs, et il était financé par la collectivité.

La dernière réunion devrait permettre d'acter les points d'acord entre le patronat et les syndicats comme ceux qui font débat. Rappelant l'hostilité du Medef à une telle négociation, Laurence Parisot a proposé dimanche au Grand jury RTL/LCI/Le Figaro de "débattre devant les parlementaires" de la pénibilité au travail. Tout en précisant que l'idée lui avait été soufflée par Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.