L'automne de l'économie britannique

Hausse du chômage, baisse des ventes au détail, recul des prix immobiliers... L'économie britannique ralentit. Mais un retour à la récession, sans être exclu, semble peu probable à court terme. En revanche, les dangers pour 2011 sont nombreux.

Il n'y aura pas eu d'été indien. Le vent frais qui souffle sur Londres en cette rentrée 2010 ne laisse guère de doute sur l'arrivée imminente de l'automne. Parallèlement au temps, qui demeure le sujet favori des sujets de Sa Majesté, l'économie se rafraîchit.

Depuis quelques semaines, tous les signaux indiquent un clair ralentissement. Ce jeudi, les ventes au détail pour le mois d'août étaient en baisse de 0,5% par rapport à juillet. Cela fait suite à des chiffres du chômage mitigés ce mercredi: 2300 personnes de plus reçoivent des allocations chômage (pour un total de 1,5 million) mais le nombre de personnes cherchant un emploi (certains ne sont pas inscrits aux allocations) baisse de 8000 (à 2,5 millions). A cela s'ajoute aussi l'immobilier, qui semble reparti à la baisse depuis quelques mois: -0,9% en août et -0,5% en juillet, selon l'indice Nationwide.

Bref, il semble certain que la belle croissance de 1,2% du PIB au 2ème trimestre ne se reproduira pas. Pour autant, la plupart des économistes appellent à ne pas paniquer. Les ventes au détail demeurent en hausse sur trois mois. L'immobilier a légèrement augmenté selon l'indice Halifax, concurrent de celui de Nationwide. Quant au chômage, il stagne mais l'emploi enregistre une forte hausse. "La croissance au troisième trimestre devrait rester ferme", estiment les économistes de Goldman Sachs (il est vrai qu'ils sont parmi les plus optimistes sur l'économie britannique). Bref, si l'automne arrive après un bel été, ce n'est pas encore le blizzard de l'hiver.

Mais justement, tout cela pourrait n'être qu'un début. Le mois prochain, la "Spending Review" rendra les grandes orientations budgétaires, avec des coupes drastiques à la clé. Celles-ci n'entreront vraiment en vigueur que l'année prochaine. Et la hausse de la TVA fera son effet au 1er janvier 2011. C'est alors que l'impact de la politique de David Cameron se fera sentir. S'il réussit son pari, les ménages auront pris confiance grâce à ses mesures de rigueur et dépenseront ("effet ricardien", expliquait récemment François Baroin, le ministre français du budget, de passage à Londres). S'ils se trompent, et que les coupes ont un effet direct sur l'économie (plusieurs centaines de milliers d'emplois de fonctionnaires pourraient être supprimer, par exemple), alors tout est possible. En attendant, mieux vaut profiter des derniers beaux jours...

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